18/02/2021
CLAMADIEU, où en est-on ?
A l’ordre du jour de ce Cse-C :
• Présentation du Réseau des Femmes de GRDF (pour info)
Voir le compte rendu au format pdfPrésentation du Réseau des Femmes de GRDF (pour info)
Nous avons du mal à saisir l’intérêt de ce réseau créé en mai 2018 et composé à date de 160 membres. Nous ne connaissons pas la proportion de femmes ni d’hommes de ce réseau. Nous n’avons jamais entendu parler de ce réseau dont nous n’avons eu aucune présentation en régions. Nous ignorons comment ce réseau est connu des agents.
Nous n’avons pas de vision, pas de retour sur les situations en région.
La Direction nous parle d’équité dans l’entreprise en expliquant le pourquoi d’un réseau de femmes à GRDF. Or en matière sociale, une répartition équitable ne correspond pas à l’égalité au sens strict. L’égalité est le rapport entre individus égaux. En déviant le lexique, c’est déjà admettre que l’égalité n’y est pas possible. Cela revient à vider de sa substance et de sa raison d’être, en parlant d’équité, l’accord sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
Sur plusieurs régions, des cas malheureux de harcèlement sexiste et sexuel subsistent. Ce genre de présentation de la part de la direction générale est plutôt malvenue au vu de sa mauvaise gestion en régions. Nous voyons la mise en place de ce réseau comme un palliatif faisant suite à un constat d’échec de la politique de GRDF au sujet de l’égalité professionnelle. Des incohérences existent au niveau de la politique de GRDF car la volonté de la direction est d’intégrer la question de l’égalité professionnelle dans un accord global sur la diversité. La CGT a pourtant demandé le maintien d’un accord spécifique sur le sujet.
L’expression « Plafond de verre » est utilisée pour souligner la difficulté d’accès des femmes aux postes supérieurs. Elle est aussi utilisée depuis peu pour d’autres catégories de personnes. Cette expression est maintenant répandue pour désigner tout cas où un individu est confronté à un réseau de pouvoir tacite, implicite, voire occulte, qui l’écarte d’un niveau de pouvoir ou de rémunération ou hiérarchique auquel il pourrait prétendre. On observe bien ce plafond de verre à GRDF en analysant « l’index Ega-pro » de l’entreprise.
Dans le dossier en information au CSE C, nous ne savons pas :
– Comment sont recensés les cas de harcèlement, de propos sexistes, de possible mal être des femmes dans leur travail dans les régions ?
– Si la Direction Nationale à retour des correspondants harcèlement des CSE E de ce qui se passe en région ? Si oui, qu’en est-il du bilan 2020 ?
– Comment est composé ce réseau :
Nous sommes choqués par le côté ultra patriarcal du dossier quand nous voyons des modules de formation nommés « prendre sa place », Qu’est-ce que cela signifie ? La direction avouerait par là que les femmes n’aient pas leur place à part entière dans l’entreprise mais qu’elles devraient se former pour y avoir leur place…
CLAMADIEU où en est-on ? |
Le groupe Engie est unique par le fait qu’il rassemble toutes les compétences liées à la transition énergétique : énergie classique et renouvelable, services climatiques et thermiques, eau, traitement des déchets.
Pour rappel : le plan Clamadieu consiste à sectionner le Groupe en 2 grandes filiales :
Ce sont les entités qui resteront dans le groupe Engie. Cela sera présenté aux Organisations Syndicales mi-février, pour une finalisation de la restructuration d’ici l’été.
Concrètement, Engie conservera les infrastructures, la production d’énergies renouvelables, la maintenance et la performance énergétique.
La partie infrastructure intéresse grandement les fonds de pension.
La partie stockage, négoce, ENR… étant dans la ligne de mire du groupe Total.
Ainsi le distributeur de gaz GRDF et son transporteur GRTGAZ seront ouverts à la privatisation.
La société regroupera les activités de service du groupe. Celle-ci est destinée à être mise en vente ou cédée en bourse. Les contours de la nouvelle structure n’est pas encore totalement définie, mais elle est susceptible de constituer un conglomérat regroupant 100 000 salariés – dont les deux tiers seront cédés -, il restera à convaincre de gros fonds d’investissement, au moment de la mise en vente. « Bright » regroupera les installations électriques et climatiques, la rénovation des bâtiments et le multi technique, dont Axima et Ineo. Cette partie représente environ 70 000 salariés et serait cédée. Ainsi 60% des salariés des services (INEO, AXIMA, COFELY) seront vendus à la découpe !
Deux articles de presse ont très récemment apporté des éléments sur la vente de Bright.
« La cession annoncée des activités de services d’Engie suscite l’appétit des plus grands noms du capital investissement. Apollo, CVC, Advent, Bain, KKR, Clayton Dubilier, Carlyle, Blackstone… et plusieurs autres fonds nord-américains sont déjà sur les rangs … »
Ainsi, une fois de plus, alors que l’on nous parle de champions français, de développement de l’industrie française, ce sont les fonds financiers étrangers qui sont sur les rangs. Et ils ne sont pas là pour développer l’activité, mais pour « essorer » au maximum les entités achetées.
Les Echos précisent, concernant le processus de vente : « L’énergéticien français a mandaté Crédit Suisse, BNP Paribas et Citi pour se séparer, d’ici au début de l’année prochaine, des deux tiers de ses activités de services. » La vente est donc prévue très rapidement après la création de l’entité Bright, comme le dit la CGT depuis plusieurs mois, et comme l’a nié la direction d’Engie devant les représentants du personnel.
Ces fonds espèrent bien dans un premier temps gagner de la valeur en rationalisant :
« Il y a beaucoup de marges à extraire car ces sociétés n’étaient pas très bien gérées au sein d’un grand groupe comme Engie », explique froidement le responsable d’un de ces grands fonds. Une source d’inquiétude pour les 74.000 salariés qui craignent de lourdes restructurations.
Surtout, Bright est une accumulation d’une centaine de sociétés de services à l’énergie, parfois sans grande cohérence. Ce qui permet au fonds d’en céder certaines pour améliorer la rentabilité de la division. «
Quel bel avenir attend donc Bright et ses salarié-es ! Les fonds, très professionnels et très francs (eux) annoncent clairement la couleur.
Engie veut vendre en un seul morceau pour faire avaler plus facilement la couleuvre au personnel et à ses représentants, en lui donnant une fausse assurance.
Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter car si les fonds peuvent espérer gagner de la marge en rationalisant l’activité, ils en feront encore plus en vendant plus cher morceau par morceau.
QUID de l’avenir énergétique français ? Le GAZ représente aujourd’hui 525 TWH de consommation avec plus de 11 millions d’usagers. Il rassemble 130 000 emplois dont 20 000 dédiés aux missions de service public. Ces derniers permettent d’acheminer, en toute sécurité, le gaz aujourd’hui nécessaire tant à l’usage énergétique de nos concitoyens qu’à l’industrie, ainsi qu’à la production d’électricité à hauteur de 10 % de la consommation nationale.
Des conséquences désastreuses pour les usagers de l’Énergie
Cette filialisation et la privatisation du secteur du transport et de la distribution d’énergie ne seraient, bien sûr, pas sans conséquence pour les usagers.
Lorsque l’on sait que GRT, GRDF et Enedis (EDF vert) sont les entités qui rapportent le plus actuellement à leurs maisons mères à travers les tarifs d’acheminement payés par les consommateurs (l’ATRD pour le gaz et le TURPE pour l’électricité) il ne fait aucun doute que le véritable but est de privatiser les profits et de socialise les pertes.
Nous savons également que la Direction d’ENGIE a annoncé très clairement sa volonté de sortir du Statut des IEG.
Alors Monsieur le Président avec toutes ces annonces à quand une information au CSE-C de GRDF sur :
SUR LA SITUATION DE FEMMES |
Réseau des femmes à GRDF présenté ce jour en CSE C pour information, la Direction aurait-elle la volonté de se donner bonne conscience ?
Nous n’avons jamais entendu parler de ce réseau en région alors qu’il nous est expliqué dans le dossier de présentation déposé dans la BDES que celui-ci existe depuis mai 2018. Nous ne savons pas comment celui-ci est déployé ni comment les agents reçoivent l’information de son existence. Nous n’avons aucun détail sur la composition de ce réseau : proportion femme-homme, tranche d’âge, proportion par collège…
Au vu des situations vécues par les femmes dans leur environnement de travail, des informations remontant des régions, nous nous posons la question si vous savez réellement ce qui se passe dans votre entreprise !
Selon l’enquête “c’est à vous”, présentée au CSE-C de GRDF du 8 juillet 2020, 646 agents se sentent discriminés, sur les 9233 répondants, dont 77 pour “sexe/identité de genre”. Qu’avez-vous prévu de faire pour porter également la voix des 84 agents discriminés pour “état de santé”, des 84 agents discriminés pour “âges”, des 90 agents discriminés pour “origine ethnique”.
Enfin, pour terminer avec ceux qui se sentent le plus discriminés à GRDF (129 agents), nous avons hâte, monsieur le président, de vous voir défendre le dossier : “vert le syndicalisme”.
“Adhérez à un réseau et s’il n’y en a pas dans votre entreprise, créez-le !”. Voilà ce que déclarait Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des Femmes, à la conférence sur l’Égalité Femme-Homme en 2014. Aujourd’hui, en France, plus de 500 réseaux de femmes existent et nombre d’entre eux ont été créés en interne par les entreprises. SNCF, Generali, EDF, Essilor, TF1, Coca-Cola, Orange, Société Générale, BNP Paribas, Alstom… et depuis quelques années maintenant GRDF avec le réseau Vert Elles en lien avec le projet d’entreprise Vert l’Avenir.
Alors autant d’entreprises qui accueillent leur propre réseau de femmes. Mais pourquoi donc ?
La réponse pourrait être la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise.
Une entreprise qui pratique la RSE va donc chercher à avoir un impact positif sociétal, social et environnemental tout en étant économiquement viable. Un équilibre qu’elle va construire avec l’aide de ses parties prenantes, c’est-à-dire ses salariés, ses clients, ses fournisseurs, ses actionnaires ou les acteurs du territoire…
Les entreprises qui s’engagent à la mettre en place vont donc intégrer, de façon volontaire, ces dimensions au-delà du cadre légal qui leur est imposé, en mettant en place de bonnes pratiques comme le sujet qui nous est porté aujourd’hui, la promotion de la diversité au sein de l’entreprise.
Ces démarches RSE sont également des vecteurs essentiels pour l’image de marque de l’entreprise et permettent de déclarer des résultats sur la performance extra-financière de l’entreprise.
Pour les représentants CGT, aller plus loin c’est bien, mais avant toute chose, respecter le cadre légal et les engagements déjà pris notamment au travers de l’accord Égalité Professionnelle GRDF, c’est un préalable inconditionnel !
La CGT partage, vous le savez Monsieur le Président, que l’engagement collectif permet de faire bouger les choses. Dans le dossier, le nombre de membres de l’association Vert Elles au 31 décembre 2020 est de 160 membres. Est-ce suffisant quand on sait que l’accord Égalité Professionnelle, quant à lui, engage tous les salariés de l’entreprise et plus particulièrement tous les dirigeants, et tout le management de l’entreprise. Et pourtant aujourd’hui les résultats ne sont pas satisfaisants.
Vous l’avez compris, Monsieur le Président, les élus CGT restent dubitatifs. Non pas sur l’association en elle-même, mais sur l’usage qu’en fait GRDF pour s’afficher à l’externe… et redorer son blason. Néanmoins, si votre souhait est réellement de faire en sorte que les choses changent, de bâtir collectivement, la CGT est prête à en discuter avec GRDF au travers de la future négociation sur l’égalité professionnelle.
En attendant, les gazières et les gaziers continuent leur lutte après des électriciens qui se battent également contre le projet HERCULE.
Car nous rappelons que selon l’article L. 100-1 du Code de l’énergie, la politique énergétique de la France doit, notamment, garantir “la cohésion sociale et territoriale en assurant un droit d’accès de tous les ménages à l’énergie sans coût excessif au regard de leurs ressources” et permettre de “lutter contre la précarité énergétique”.
Sans surprise, une forte augmentation des tarifs est également à prévoir. Mais cela pourrait aussi marquer la fin du tarif unique au niveau national, pour un tarif en fonction des sociétés privées qui détiendraient tel ou tel réseau électrique régional, ce qui signifierait la fin de la péréquation tarifaire et les zones rurales en seraient les premières victimes.
Un tel démantèlement menacerait aussi un grand nombre d’emplois, notamment à cause de la fermeture de sites pour donner suite à la privatisation.
Les fédérations syndicales ont interpellé, députés et sénateurs sur le fait que ces projets de casse d’EDF compromettraient sérieusement “ses missions d’opérateur public, celles d’un service public permettant l’accès à l’électricité”.
Depuis l’ouverture des marchés en 2004, les prix de l’électricité ont augmenté de 60% et de 80% pour le gaz.
Certains services qui étaient gratuits sont devenus payants. Nous avions même une garantie des services et si nous n’étions pas au rendez-vous c’était à l’entreprise d’indemniser l’usager.
Maintenant pour pouvoir être servi rapidement il faut payer le prix fort.
La FNME CGT demande à renationaliser par la création de 2 EPIC, une pour le gaz et une pour l’électricité, totalement publiques, qui géreraient l’ensemble de la production, du transport, de la distribution et de la commercialisation des énergies, le but étant que ces dernières redeviennent des propriétés de la nation.
Il est plus que jamais temps de défendre le service public et avec lui l’égalité entre tous les citoyens et toutes les citoyennes, quelle que soit leur classe sociale. Nous ne pouvons pas laisser les capitalistes détruire le secteur de l’énergie et compromettre par la même occasion l’accès des usagers à des biens et services essentiels. La gestion des services publics doit revenir à la nation et aucun actionnaire privé ne doit pouvoir en tirer profit.
Les enjeux de la désintégration de EDF et GDF sont simples : c’est la privatisation des profits et la socialisation des pertes.
C’est pourquoi Monsieur le Président la délégation CGT va quitter la séance afin d’aller défendre le service public de l’énergie.
Nous vous informons donc que nous quittons la séance,
Au revoir, Monsieur Le Président
À Paris,
Le 18 février 2021