
En introduction de séance, la délégation FNME-CGT a fait lecture de deux déclarations liminaires.
Concernant le plan triennal d’investissements, bien que la Direction doive s’adapter et répondre aux obligations et décisions politiques en matière énergétique, pour la CGT, la politique d’investissements de GRDF n’est pas la bonne. D’autres choix sont possibles pour maintenir un service public de qualité comme le PPE de la FNME CGT.
Sur la trajectoire client, la conquête de nouveaux clients chute fortement. Cela est lié au contexte politique et environnemental ainsi qu’au portefeuille client qui continue de baisser. Cependant, la stabilisation des pertes chauffages permettrait de limiter la dégradation du parc.
Les raccordements, en revanche, reculent fortement à cause du marché immobilier et des nouvelles règles pour la filière gazière.
Dans ce contexte difficile, le biométhane reprend du terrain.
Côté investissements, nous observons une légère remontée dont les principaux moteurs sont le biométhane, l’adaptation/modernisation du réseau et la possibilité hydrogène avec un projet pilote d’ici 2027. Ceux- ci restent stables en comparaison du plan précédent.
Le contexte européen impose depuis l’été 2024 un règlement sur les émissions de méthane. Celui-ci génère pour GRDF, 26,3 millions de charges supplémentaires et 33,1 millions d’investissements. La CRE devrait ajuster cet effet cependant pas à la hauteur de la demande de GRDF.
On constate dans ce plan que le coût unitaire par MWH augmente de 4,3% en 2024. Pour le maintenir proche de la trajectoire tarifaire, GRDF met en place des actions de performance. Nous les retrouvons souvent dans les projets de réorganisations des unités GRDF.
En synthèse, ce plan nouveau triennal se caractérise par :
Une baisse structurelle de la conquête qui limite les raccordements ;
Une reprise du biométhane mais insuffisante pour atteindre les objectifs 2023 ;
Des investissements stabilisés ;
Des coûts unitaires en hausse.
La Direction affirme qu’il n’y aucun lien de cause à effet entre le nouveau plan triennal d’investissements et les réorganisations régionales et/ou nationales. Nous en doutons.
Concernant la politique économique globale de l’entreprise pour l’année 2024, les élus FNME CGT au CSE-C constatent que, malgré une situation économique et financière globalement solide, GRDF mène une politique de gestion préoccupante.
Le portefeuille clients reste relativement stable, mais les volumes de gaz acheminés diminuent, ce qui nécessite une réflexion avec le régulateur sur l’évolution du cadre tarifaire.
La hausse des coûts unitaires demeure comparable à celle des réseaux électriques et ne remet pas en cause la compétitivité du gaz à moyen terme.
Le développement du biométhane avance trop lentement : malgré quelques signaux favorables, les investissements restent très inférieurs aux objectifs annoncés et aux ambitions nationales, mettant en doute la capacité de GRDF à contribuer pleinement à la transition énergétique.
La solidité financière de l’entreprise s’accompagne d’une sous-utilisation chronique des enveloppes tarifaires, d’une baisse programmée des effectifs et d’exigences de productivité croissantes, au détriment du service public.
Les investissements, bien qu’importants, restent inférieurs aux prévisions, en particulier pour le biométhane et la modernisation du réseau.
Enfin, GRDF maintient une politique de versement massif de dividendes (3,2 Md€ entre 2025 et 2028), privilégiant la rémunération du capital plutôt que les investissements stratégiques ou les moyens humains.
En conséquence, les élus FNME CGT ont rendu un avis motivé défavorable et appellent à une réorientation des priorités vers la sécurisation de l’emploi, le développement du biométhane et la modernisation du réseau.
Résultat du vote : 24 votes contre, 0 pour, 0 abstention
Le document sur la politique sociale de l’entreprise présenté est structuré autour de plusieurs thématiques. On y trouve notamment la rémunération, l’emploi et les qualifications, l’égalité professionnelle, la santé, la sécurité et les conditions de travail, ou encore la politique autour du handicap.
Pour la délégation CGT, certains points ne sont pas suffisamment documentés. C’est le cas en particulier des différences d’évolution des effectifs entre les régions et de transparence des données communiquées.
Des réponses de la Direction sur le recrutement des alternants et le rôle qui leur est confié ont également suscité des interrogations.
Nous avons demandé une Gestion des Parcours Professionnels et des Emplois qui soit en cohérence avec une politique de transition énergétique dans laquelle GRDF doit avoir toute sa place.
En termes de formation, la Délégation CGT constate qu’une place importante est réservée aux formations dites “obligatoires” contrairement aux cursus de formation nécessaires pour progresser dans son emploi et, plus globalement, pour les projets de carrière des agents de GRDF.
La délégation CGT a par ailleurs relevé des disparités en matière d’accès à la formation qui varient selon les managers et les régions, à métiers équivalents. Les résultats de l’enquête « C’est à vous » attestent le ressenti des agents.
La délégation CGT a attiré l’attention de la Direction sur la question des licenciements pour inaptitude professionnelle, en rappelant qu’il s’agit de situations qui comportent des impacts humains importants. Elle a indiqué que les salariés concernés et leurs familles, ne devraient pas être pénalisés par un événement de vie, qu’il soit ou non lié à l’activité professionnelle.
Sur le volet handicap la Délégation CGT relève encore des écarts en termes d’évolution de carrière et des problématiques de recrutement d’agents en situation de handicap.
Nous regrettons que, sur le volet Égalité Professionnelle entre les Femmes et les Hommes, le taux de féminisation des effectifs dans l’entreprise soit en baisse constante.
Sur le volet Santé, le taux d’absentéisme est en constante augmentation comme ceux sur les accidents du travail ou les maladies professionnelles.
Prochain CSE Central : Jeudi 18 décembre 2025
Cher Père Noël,
Si la FNME CGT a l’habitude d’écrire à notre Directrice, sa délégation au CSE-C de GRDF a décidé de lui emboîter le pas en t’adressant sa lettre à déposer au pied du grand sapin vert de la Rue des Bretons.
Vert, c’est une couleur qui colle bien à l’image de GRDF. C’était même il n’y a pas si longtemps le slogan du projet d’entreprise “Vert l’avenir” avant que ce dernier s’assombrisse… Vert, c’est aussi la couleur du gaz renouvelable auquel nous croyons dur comme vert.
Vert, c’est aussi le ressenti des Gazières et Gaziers face à la considération que semble leur porter leur direction, au vu de la faiblesse des mesures salariales qui les frappe depuis des années.
C’est à croire que nous, les agents de GRDF, n’aurions pas été sages cette année. Pourtant Papa Noël, on a fait de nombreux efforts cette année. Tiens, juste un exemple : GRDF va faire remonter 1 milliard d’Euros de Cash au groupe ENGIE. C’est beaucoup, pas vrai ? Oui, c’est beaucoup, à peu près 90.000 € par Agent, soit l’équivalent du double de la rémunération moyenne dans l’entreprise.
L’autre jour, un collègue m’a dit que tout cet argent qui partait à la tour de la Défense, c’était comme une fuite à l’évent ! Ça m’a fait rire, avant de comprendre qu’il avait raison : si les dividendes n’accusent aucune perte de charge, les gaziers subissent, eux, un sacré manque de pression.
Tu en connais beaucoup des entreprises ayant une mission de service public qui versent autant d’argent public vers un groupe privé ? Hormis Vinci Autoroutes, qui a l’habitude de rouler sur l’or, moi franchement, je ne vois pas qui tient aussi bien la route.
Non mais Allo quoi Papa Noël, toi qui as l’habitude que tes rênes tintent, tu n’as pas l’impression qu’il y a un truc qui cloche par rapport à notre investissement quotidien ?
Certes, le contexte géopolitique et le dénigrement sur le gaz fossile sont en notre défaveur, mais ce n’est pas une raison pour faire croire que l’on bosse dans une petite association loi 1901 aux portes de la faillite. C’est pourtant notre ressenti quand on nous demande d’être des missionnaires du gaz vert tout en ayant une paye de bénévole.
Je t’entends déjà dire que c’est bon, que l’on se complait à répandre la sinistrose auprès du personnel. Mais pourtant, ce n’est pas nous qui avons claironné que la banqueroute était imminente, qu’un sursaut était impératif et qu’il répondait au doux nom de “mission décarbonation”.
Si, vu de dehors, le nom colle parfaitement à la mode de l’écoblanchiment, à l’intérieur cela ressemble plus à une chaudière mal réglée : ça fait beaucoup de bruit, ça consomme beaucoup d’énergie, et ça ne réchauffe pas grand monde… Pire, ça fait froid dans le dos.
L’atmosphère est devenue irrespirable, les détecteurs de Mono Toxique de carbone n’arrêtent pas de sonner.
En fait, Père Noël, ce que les Agents souhaitent à travers cette lettre, c’est conjurer le mauvais sort et sortir de ce manque chronique de chance…
Normalement à Noël, on s’offre des branches de gui. Mais à GRDF, le personnel collectionne la guigne. Regarde aujourd’hui, c’est le jour de Thanksgiving, et à 1 mois de la nouvelle année, on ne voit toujours rien venir côté reconnaissance, ce qui nous donne l’impression de nous faire farcir comme des dindes.
Je sais, je t’entends déjà dire que ça ira mieux demain… Ouais, mais demain c’est le fameux vendredi noir, le Black Friday, et ses remises par milliers…
Sauf qu’à GRDF, ce n’est pas de braderie totale ou de méga remises dont on a besoin, c’est juste un bon taux de promotions de carrière !
Au sein de la branche des IEG, l’évolution du SNB de 0.5 % nous rappelle le terme employé par le Medef des IEG voici quelques années lorsqu’il parlait de « cristallisation » pour assumer la perte de pouvoir d’achat.
Alors que le prix du caddie s’échauffe, le SNB, lui, hiberne à –0,8. Le sol est bien gelé. Attention à la glissade, c’est un coup à ne pas passer l’hiver !
Ce climat polaire pour justifier l’austérité des mesures sociales n’est pas sans nous rappeler le film de Disney où la Reine des Neiges a le pouvoir magique de faire fondre la glace en tapant du pied et en chantant son légendaire « Libérée, Délivrée ».
Cela sera sans doute un déchirement de voir OLAF revenu à l’état liquide mais il va falloir que les Salariés de GRDF tapent eux aussi du pied pour gagner du plus dans la chaussette accrochée au sapin. Sinon, la carotte d’OLAF, on sait où elle va finir !
Alors oui, cher Père Noël, on en a gros sur la patate, et d’ailleurs on en a marre d’en bouffer.
Marre aussi qu’elle compose l’essentiel de nos menus l’année prochaine.
C’est pourquoi Père Noël, on compte sur toi pour demander à notre direction de lâcher les rennes !!!
Sinon, tu n’as pas fini de nous entendre bramer !
Sur ce, Joyeux Noël !
Le mardi 18 novembre, le général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, a estimé que le pays devait « accepter de perdre ses enfants ».
Ces mots terribles engagent directement la responsabilité d’Emmanuel Macron, puisque le chef d’état-major des armées est placé directement sous l’autorité du président de la République.
Les syndicats CGT de l’énergie réunis en Conseil Général FNME-CGT ce mercredi 26 novembre 2025 condamnent ces propos guerriers scandaleux.
Alors que le capitalisme, à bout de souffle, est plongé dans une profonde crise cyclique et structurelle, ses valets les plus zélés veulent nous précipiter dans la guerre afin d’assurer sa survie.
En nous proposant comme seul avenir la ruine sociale et l’affrontement militaire, Emmanuel Macron et les dirigeants occidentaux veulent anéantir toute perspective de changement de société progressiste.
Car c’est bien le président de la République qui a déclaré la guerre à son propre peuple :
Guerre contre les pauvres ;
Guerre contre les immigrés ;
Guerre contre les services publics ;
Guerre contre les aspirations des citoyens à vivre en démocratie.
C’est pourquoi les électriciens et gaziers CGT, agents d’un service public créé par le Conseil National de la Résistance et les résistants rescapés de la barbarie nazie, ne permettront jamais que nos enfants servent de chair à canon dans leurs guerres impérialistes.
Nos intérêts de classe nous ordonnent au contraire de mener une bataille sans merci contre le capital, et d’aller vers une reconquête sociale, où chaque centime arraché par les travailleuses et les travailleurs n’ira pas alimenter leur économie de guerre.
Par nos luttes, plongeons Macron et sa politique dans le noir, et mettons la lumière vers un avenir de paix entre les peuples.
Nous n’aurons de cesse de nous mobiliser pour que nos enfants et les générations futures se baignent dans un océan de bonheur, jamais dans leurs rivières de sang.
RÉSISTANCE !
Après analyse des documents de consultation et des rapports transmis par l’expert mandaté, le Comité Social et Économique constate que la situation économique et financière de GRDF demeure globalement solide, mais soulève plusieurs préoccupations majeures quant à la politique de gestion et à l’utilisation des ressources tarifaires.
Le portefeuille clients montre une résistance relative, avec un niveau légèrement supérieur à la trajectoire tarifaire malgré une érosion continue. La baisse structurelle des volumes acheminés appelle néanmoins une réflexion approfondie avec le régulateur et les pouvoirs publics sur l’évolution du cadre tarifaire et réglementaire. Il est indispensable de distinguer les impacts sur le coût unitaire et sur la facture des usagers afin de contrer l’idée reçue d’une explosion incontrôlée des coûts des infrastructures. À ce stade, la hausse des coûts unitaires des réseaux gaz reste comparable à celle des réseaux électriques et ne devrait pas, à moyen terme, entraîner une perte de compétitivité du gaz.
En ce qui concerne le développement du biométhane, si des signaux positifs laissent espérer une reprise de la filière (révision du tarif de rachat, mise en place des CPB), les projections d’investissement demeurent très en deçà des objectifs affichés par l’entreprise (20 % de gaz vert en 2030) et des ambitions nationales. Cette situation interroge sur le sérieux des objectifs et la capacité de GRDF à jouer pleinement son rôle dans la transition énergétique.
GRDF présente une excellente santé financière, avec une croissance significative des résultats avant une stabilisation à des niveaux élevés. Cette performance s’accompagne malheureusement d’une sous-consommation récurrente de l’enveloppe tarifaire des charges d’exploitation allouée par la CRE et d’une trajectoire d’effectifs en baisse (–7 % entre 2025 et 2028), tandis que les objectifs de productivité sont constamment revus à la hausse (jusqu’à 5,5 % des OPEX brutes), accompagnés du cortège habituel de réorganisations nationales et régionales. Ces choix interrogent sur la soutenabilité sociale et la qualité du service public.
Le niveau d’investissement, bien qu’élevé en valeur absolue, est en retrait par rapport aux prévisions tarifaires (–18 % en 2024, –15 % sur 2025-2027), concentré sur les obligations réglementaires et marqué par un creux en 2025. Les dépenses de développement, notamment pour le biométhane, sont particulièrement affectées. Cette situation contraste avec les besoins de modernisation du réseau et les ambitions de décarbonation.
Enfin, le CSEC déplore une politique de remontée massive des dividendes à l’actionnaire, avec un versement prévu de 3,2 milliards d’euros sur la période 2025-2028, soit près de 800 M€ par an. Cette orientation traduit une priorité donnée à la rémunération du capital au détriment des investissements stratégiques et des moyens humains.
Au regard de ces éléments, le CSE-C émet un avis défavorable sur la situation économique et financière de GRDF.
Si la solidité financière est indéniable, les choix opérés – sous-consommation des enveloppes tarifaires, baisse des effectifs, investissements insuffisants et politique de distribution très favorable à l’actionnaire – ne répondent pas aux enjeux de long terme ni aux attentes des salariés et des usagers.
La délégation FNME-CGT appelle à :
une réorientation des priorités vers la sécurisation des emplois,
ainsi qu’à l’accélération des investissements dans le biométhane et la modernisation du réseau.