Les comptes rendus

Cse-C n°6 du 9 avril 2020

09/04/2020

Le CSE-C de GRDF s’est réuni le 9 avril 2020 pour traiter uniquement des questions en lien avec la santé et la sécurité au travail dans cette période de Pandémie.

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Suivi de la gestion de la crise sanitaire Covid-19 à GRDF

Le CSE-C de GRDF s’est réuni le 9 avril 2020 pour traiter uniquement des questions en lien avec la santé et la sécurité au travail dans cette période de Pandémie.

Nous avons débuté la séance en observant une minute de silence en mémoire de notre collègue Thierry WEGRICH disparu des suites du COVID 19. Toutes nos pensées vont vers sa famille, ses amis et collègues de travail en ce moment difficile.

La délégation CGT, dans la continuité du maintien du Danger Grave et Imminent, a fait lecture d’un courrier envoyé à la direction et à l’inspection du travail compétente, actant nos points de divergence sur les mesures de protection et consignes dispensées à GRDF pour garantir la protection de la santé physique et mentale des agents, de leurs familles et des usagers.

La direction nationale ne semble pas avoir la vision réelle de l’application sur le terrain des mesures définies dans les fiches réflexes et le PCA faisant suite aux observations de l’inspection du travail. Nous constatons, et nous l’avons fait remarquer en séance, qu’encore trop de personnels étaient présents sur les sites de travail. Ces dysfonctionnements en région, surtout dans un contexte de pandémie de niveau 3, ne sont pas acceptables.

Lors du précédent CSE-C du 2 avril 2020, la délégation CGT avait interpellé le Président sur la situation vécue par les agents de l’USG. Cela a suscité de la part des employeurs une vive réaction, s’inscrivant en faux à plusieurs reprises, alors même que des éléments factuels étaient exposés en séance par les élus CGT.

Encore une fois, la démarche de la CGT n’est pas de pointer un quelconque coupable ou une quelconque faute, mais d’alerter que les moyens convenus dans les instances nationales ne sont pas mis en œuvre dans certaines régions. Il ne suffit pas de créer ou d’élaborer des fiches réflexes, il convient également de s’assurer de leur mise en place et de leur compréhension par le personnel.

La direction est même allée jusqu’à nous reprocher d’avoir eu plus de 20h de débat dans les instances CSSCT-C et CSE-C. Si dès le départ la direction nous avait écoutés en prenant en compte l’ensemble de nos remarques, nous ne serions pas dans cette situation aujourd’hui. Nous n’aurions pas eu besoin de faire appel à l’inspection du travail. Cela aurait permis aux agents de bénéficier de consignes et de matériel adéquat pour, non seulement se protéger eux-mêmes, mais aussi leur famille et les usagers.

Quand les représentants CGT évoquent les problèmes factuels rencontrés par les agents sur le terrain, la direction nous renvoie vers les régions en expliquant que le CSE-C n’est pas le lieu pour en discuter. Par cette attitude, elle semble sous-estimer le contexte familial et professionnel des agents en 1ère ligne. C’est bien grâce au professionnalisme, à l’attachement et aux valeurs qui sont les nôtres, celles d’un service public au service de la nation et non au service du capital, que le pays continue de fonctionner.

La direction a ensuite tenté de déplacer le débat vers les conséquences économiques de la crise et a développé un argumentaire sur la situation financière de notre entreprise. Le président indique que les activités acheminement et tertiaire ont baissé de 20%, et globalement sur l’ensemble des activités à GRDF. Il laisse sous-entendre que des décisions plus drastiques sur les temps et organisations du travail pourraient être prises si la crise devait s’étendre au-delà du mois d’avril.

La délégation CGT a rappelé au président certains de ses propos tenus lors d’une précédente séance sur les difficultés (réelles) de certaines petites et moyennes entreprises en France pour tenter de nous faire comprendre que nous étions en quelques sorte privilégiés dans les IEG. Sur ce sujet, la position de la CGT est claire : nous partageons le constat que de nombreuses petites et moyennes entreprises se trouveront dans des situations économiques très compliquées. Aussi, il serait indécent que nos entreprises aillent quémander une aide gouvernementale (issue des impôts de tous les Français) en recourant notamment au chômage partiel quand nous savons que la plupart de nos pertes seront certainement compensées par l’ATRD (payé par les usagers du gaz).

D’autres solutions existent, comme par exemple le report du remboursement de la prime d’émission ou l’annulation de la remontée de cash vers ENGIE. Le capital doit lui aussi soutenir l’effort de « guerre ». Nous sommes donc prêts à aborder la situation de GRDF sur le plan économique mais pour cela nous demandons un état des lieux de la situation ainsi que des documents qui permettent de l’étudier.

Les élus CGT ont ensuite recentré les débats sur le point à l’ordre du jour qui portait sur la protection et la santé des salariés pendant cette crise sanitaire liée au Covid-19.

Bien que nous ayons été confrontés à une Direction tantôt dans le déni, tantôt dans le recours au local, nous avons continué de faire remonter les divergences d’appréciations sur les activités réellement réalisées et le rappel du prescrit national au regard de vos remontées du terrain. Nous avons donc abordé le non-respect des contraintes familiales, des familles monoparentales avec garde d’enfant qui sont fortement incitées à faire du télétravail malgré leur situation.

Depuis la fermeture des établissements scolaires le 16 mars dernier, les parents qui ne peuvent pas faire garder leurs enfants ont la possibilité de prendre un congé rémunéré « garde d’enfant » attribué aux familles monoparentales et aux parents d’enfants de moins de 16 ans, dans ce cas un seul parent peut en bénéficier à la fois.

L’agent peut demander à bénéficier d’une autorisation spéciale d’absence (ASA), sans délai de carence, et valable le temps que durera la fermeture de la structure d’accueil de son enfant. Pendant cet arrêt, l’employeur ne peut pas demander voire imposer aux agents d’être en télétravail.

En région IDF, par exemple, en AGNRC, l’employeur n’a pas proposée la reconduction du dispositif du congé garde d’enfants ; il a même équipé avant le début des vacances scolaires l’ensemble des salariés des outils nécessaires pour reprendre après les vacances scolaires, la totalité des activités en télétravail.

Nous avons évoqué le nombre excessif de managers (pourtant collectés en TAD) présents sur les sites de travail alors qu’ils peuvent être en travail à distance, ou encore les incohérences dans les tournées de travail et les interventions réalisées à l’extérieur alors qu’elles n’entrent pas dans le cadre du degré 0. La direction a toujours une bonne raison pour expliquer que cela est soit cohérent, soit pas anormal.

Concernant les Unités Opérationnelles Nationales (UON) qui sont mixtes, la délégation CGT est intervenue sur les incohérences entre les décisions et les modes opératoires adoptés à ENEDIS et ceux adoptés à GRDF.

Il est nécessaire de construire des fiches adaptées pour le travail dans les entrepôts et la manutention. Des décisions sont prises à la tête de l’unité avec la latitude laissée aux managers locaux de les appliquer ou non. Certaines plateformes ne sont donc ouvertes que trois jours par semaine quand d’autres le sont quatre ou cinq jours.

Pour exemple, les entrepôts ne sont pas nettoyés selon les mêmes procédures. Sur certains sites, des modes opératoires sont appliqués mais ne le sont que quelques jours ou quelques semaines plus tard dans d’autres. La liste exhaustive des matériels devant être nettoyés n’est pas établie et il n’existe pas de traçabilité de ces nettoyages. Les salariés de Serval réceptionnent des colis qui proviennent de différentes régions du monde mais il n’existe pas de mode opératoire écrit sur la manière de réceptionner des colis et palettes dans la période de crise sanitaire.

Des balisages ont été établis pour l’arrivée des chauffeurs sur certains sites mais pas sur tous.

Les fiches réflexes d’ENEDIS et de GRDF ne prennent pas suffisamment en compte les activités spécifiques des agents de Serval. Actuellement, des consignes orales sont données par le management mais ne suffisent pas. Dans la période, les modes opératoires doivent être précis et écrits. Cette transmission orale des consignes et des modes opératoires engendre des pratiques différentes selon les plateformes et les périodes.

La Direction indique que la Direction de Serval peut créer ses propres modes opératoires et fiches réflexes et attire l’attention sur le fait que le portage de ces fiches a été réalisé auprès des salariés. En réalité, seules celles d’ENEDIS ont été transmises par mail à l’aide d’un lien Intranet. Elles n’ont pas été expliquées, ni commentées par la hiérarchie. Certains agents ne savent même pas qu’elles existent. Les fiches réflexes de GRDF n’ont, elles, pas été portées du tout.

La Direction indique par exemple que pour les tenues image de marque, les agents disposent d’un vestiaire et de quinze minutes le matin et quinze minutes en fin de journée pour se changer. Il s’agit là de possibilités qui sont offertes aux agents en mode de fonctionnement normal.

Les agents, habituellement, choisissent donc soit de venir au travail en tenue image de marque, soit de se changer sur place. Dans la période de crise sanitaire, la Direction devrait écrire que le choix n’existe plus et que les agents ne doivent pas porter la même tenue sur et hors des lieux de travail et prévoir une procédure spécifique pour se changer.

La Direction a indiqué lors du précédent CSE-C que les Directions des UON, étant des unités employeurs, ont toute légitimité pour prendre des décisions en matière de prévention et de santé vis à vis de leurs salariés. Elle néglige cependant de préciser que ces Directions des UON ont elles-mêmes des employeurs, qui sont ENEDIS et GRDF. C’est donc bien d’ENEDIS et de GRDF que tout part, qu’il s’agisse des prérogatives, des consignes, des préconisations, des modes opératoires ou des fiches réflexes en matière de santé et de sécurité. Il est donc impératif que ces deux entreprises se mettent d’accord et adoptent des positions communes s’agissant des UON dont elles ont la responsabilité.

Des masques sont désormais disponibles à Serval mais seuls les livreurs externes en sont dotés lorsqu’ils arrivent sur les sites. Les salariés de Serval n’en ont pas.

Dans la mise en place des nouveaux plannings liés aux roulements établis pendant la crise sanitaire, tous les agents n’ont pas accès au logiciel leur permettant de prendre connaissance de ces plannings.

La CGT attire l’attention de la Direction sur ces différences de consignes entre ENEDIS et GRDF, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques. Nous avons interpellé la Direction sur la déclaration d’accidents du travail pour les salariés placés en réserve où nous constatons un divergence entre les deux entreprises. GRDF écrit dans sa fiche Réflexe n° 16 que pour les agents placés en réserve, comme pour les agents en travail à distance, il y aura une déclaration d’accident du travail en cas de survenue d’un événement le nécessitant. Or, la Direction d’ENEDIS dit le contraire. Les deux entreprises doivent prendre une seule et même décision et celle-ci doit être claire.

Indépendamment de Serval, dans les autres UON, les agents ne savent même pas que les fiches réflexes existent.

• Nous sommes intervenus sur des demandes spécifiques n’étant pas de degré 0 mais pouvant être urgentes comme le raccordement de station biométhane afin d’éviter le torchage de gaz naturel. Ces activités au cas par cas devront faire l’objet d’une analyse dans les CSSCT locales et d’une présentation en CSE locaux des modes opératoires prévus afin de prendre en compte les risques sanitaires actuels.

• Nous avons aussi demandé la réactualisation de l’ensemble des DUER des CSE en prenant en compte les fiches réflexes et la convocation de réunions préalables de l’ensemble des entreprises prestataires pour prise en compte des modifications des plans de prévention résultant de la crise sanitaire.

• Nous sommes revenus sur le fait que l’employeur persiste à vouloir maintenir ces prescriptions concernant le lavage des bleus par les agents lorsqu’il n’existe pas de prestataire en capacité de le réaliser. Il n’est pas concevable que les techniciens prennent le risque de contaminer leur famille en rapportant chez eux des vêtements susceptibles d’être souillés.

A paris le 9 avril 2020

Adresse au Président du CSE-C

Téléchargez le courrier adressé au Président du CSE-C de GRDF

 

Monsieur le président du CSE-C de GRDF,

Les membres CGT élus au CSE-C de GRDF viennent par ce courrier, vous informer de l’ensemble de nos points de désaccord. Retracer l’ensemble des échanges que nous avons eu nous semble essentiel aujourd’hui afin de vous expliquer notre décision de maintenir le Danger Grave et Imminent déposé par notre délégation.

Depuis le 17 mars, nous avons tenu plusieurs commissions CSSCT-C (18, 25, 26 Mars et 01 Avril 2020) et CSE-C (17, 19, 26, 27 Mars et 02 Avril 2020), qui ont permis, grâce à nos remarques que vous ne souhaitiez initialement pas prendre en compte, de faire évoluer le Plan de Continuité de l’Activité à GRDF. Aujourd’hui encore, vous restez sur votre position dogmatique et ne voulez pas faire évoluer les mesures déjà mises en place, ne garantissant pas, de fait, la préservation de la santé physique et mentale des agents, de leur famille et des usagers.

Les deux courriers de l’inspection du travail du 25 mars et du 01 avril 2020, faisant suite à notre désaccord, portent pourtant à votre connaissance des éléments qui doivent absolument rentrer dans l’analyse des risques afin de faire évoluer les mesures de prévention, comme le prévoit le Code du travail ainsi que les observations de l’inspection du travail.

Depuis le début de cette crise sanitaire, nous ne sommes pas arrivés à nous mettre d’accord sur un certain nombre d’items contenus dans les mesures du PCA et reprises dans les fiches réflexes. Ce PCA doit d’une part garantir la continuité du service public, et prendre en compte la protection des personnes et des biens d’autre part. Pour que les activités puissent être réalisées, vous avez l’obligation de garantir la sécurité physique et mentale des agents et de leur famille ainsi que des usagers dont vous avez la responsabilité en tant qu’employeur.

Dans l’état actuel de la connaissance du virus, il nous apparaît plus que nécessaire de modifier quelques-unes de ces fiches réflexes et des prescriptions internes sur le nombre de managers non indispensables sur les sites de travail. Certaines solutions retenues ne peuvent nous satisfaire car elles peuvent favoriser la circulation active du virus au sein des effectifs réalisant les activités de degré 0 y compris ceux montant l’astreinte. Les fiches réflexes et les modes opératoires qui en découlent, ne reposent qu’exclusivement sur la seule responsabilité des agents avec le “soi-disant” matériel que vous leur avez fourni.

Aujourd’hui, nous avons plusieurs alertes remontant des régions. Celles-ci nous prouvent que les mesures que vous affichez en séance des CSE-C, ne sont pas intégralement déployées au sein des différents établissements.

Nous vous demandons donc de nous fournir, par site de travail, la liste non exhaustive des différents matériels commandés par l’entreprise et mis à disposition des agents pour mener à bien leurs activités de degré 0 et repris dans les différentes fiches réflexes. Il convient également de vérifier que les conditions d’accessibilité de l’EPI sont adaptées à la situation de travail (article R.4323-99 et Art. R. 4323-97), à savoir :

Les savons :
• Bouteilles d’eau savonneuse
• Savon avec les jerrycans d’eau associés

Les chiffons :
• Chiffons en tissu microfibres
• Chiffons à usage unique
• Mouchoirs à usage unique
• Essuie-mains à usage unique
• Sopalin

Les gants :
• Gants à usage unique
• Gants chimiques
• Gants du type Fluo Tech 468, disponibles sur SERVAL, habituellement noirs, conformes la norme NF EN ISO 374
• Gants de travail
• Gants en vinyle, hypoallergéniques, généralement translucides
• Gants de ménage

Les masques :
• Masques MAP
• Masques FFP1
• Masques FFP2
• Masques FFP3
• Cartouches pour FFP3

Les désinfectants :
• Lingettes désinfectantes conforme à la norme NF EN 14476
• Spray désinfectant conforme à la norme NF EN 14476
• Produit à base d’alcool modifié à 70% ou 60% (alcool isopropylique), dilué à l’eau de javel
• Solution hydroalcoolique
• Solution d’eau de javel avec une concentration de chlore actif à 0,5%
• Lessive

Produits divers :
• Bâches pour véhicule VSR film polyane [1]/ polyéthylène
• Scotch pour étanchéité
• Lunettes de protection
• Sac poubelle
• Sous pochette plastique
• Bouteilles d’eau
• De la rubalise
• Contenants adaptés aux produits chimiques

Feuilles de traçabilité :
Dans les fiches réflexes, il est fait référence à plusieurs fiches de traçabilité en fonctions des situations rencontrées. Nous vous demandons pour chacune des situations reprises dans les fiches réflexes de nous donner un état de réalisation par site de travail des fiches de traçabilité suivantes :
• Nettoyage des véhicules
• Nettoyage des locaux (Si le prestataire ne peut assurer un deuxième passage journalier ou en cas d’absence des personnels en charge du ménage il convient de mettre à disposition des personnels présents sur site les moyens pour assurer euxmêmes le nettoyage des locaux (gants de ménage, produit détergent, chiffons propres, lingettes désinfectantes conformes à la norme NF EN 14476 ou spray désinfectant conforme NF EN 14476). Ces produits doivent être mis à disposition dans un local accessible aux personnes présentes sur sites.
• Les actions renforcement des stocks (savon, essuie mains, papier toilettes, …)
• Dates des derniers entretiens des centrales à air et augmenter l’apport d’air neuf
• Dates des informations des agents aux fiches réflexes.

Information et formation des travailleurs :
L’inspection du travail vous invite à préciser les modalités de l’information et de la formation des salariés quant aux consignes contenues dans les « fiches réflexes » et quant à la réalisation des modes opératoires définis, conformément aux dispositions des articles L.4141-1 et suivants du code du travail.

Désinfection des véhicules :
Concernant la désinfection des véhicules vous avez décidé, comme indiqué dans la fiche N°4 (nettoyage des véhicules et outillages), de mettre certaines mesures en oeuvre par les agents. D’ailleurs, la fiche que vous leur faites signer indiquant qu’ils ont nettoyé le véhicule vous dédouane totalement de vos responsabilités. Nous vous avons proposé comme solution de recourir à une entreprise externe spécialisée dans le nettoyage et maîtrisant les process de désinfection. Malgré l’enjeu en termes de sécurité pour les agents, vous n’avez pas retenu cette proposition.

D’autres solutions peuvent être mises en place pour sécuriser les véhicules. Ceux utilisés pour l’astreinte par exemple, ils pourraient être mis en “quarantaine” (vide sanitaire) aux changements du jeudi pour une durée qui garantit la neutralisation du virus. Pour cela un 2ème véhicule pourrait être équipé du matériel suivant la note de l’EXPL 0640 comme décrit dans la fiche n°11. Et en cas d’impossibilité le nettoyage serait effectué par un prestataire externe.

Pour les véhicules utilisés pour les activités clientèles de degrés 0, l’affectation d’un véhicule A à un agent A serait un gage de non-propagation du virus. A défaut, qu’entre deux changements de salariés, un temps de vide sanitaire, comme évoqué plus haut, soit respecté.

Pour les véhicules VSR, en plus des mesures de la fiche n°10, les agents doivent être dotés d’EPI et d’EPC spécifiques. Pour les EPI, fournir des combinaisons jetables, des gants et des masques MAP ou FFP2. Là encore le mode de nettoyage de ces véhicules doit respecter et garantir la neutralisation du virus. A cet effet nous préconisons de fournir des bombes dites « one shot » et percutable dans l’habitacle pour le rendre efficient

Il est indispensable de fournir des housses de sièges jetables et des combinaisons jetables pour éviter la contamination du tissu des sièges.

Vêtements Images de Marques (VIM) :
Sur le nettoyage et la décontamination des vêtements de travail, vous avez précisé à l’inspection du travail que l’entretien de ces EPI restait assuré par des prestataires externes sur un certain nombre de sites, ce qui évite l’exposition des agents et de leur famille à un risque. Nous vous demandons de nous fournir un point précis du nombre de site concernés par ce processus, ainsi que les plans de prévention associés et revus pour tenir compte de la situation de pandémie.
Pour les autres sites de travail ne disposant de cette solution, et comme recommandé par l’inspection du travail, nous vous demandons de nous préciser les autres méthodes retenues, comme le nettoyage en machine sur le site ou le nettoyage par leurs propres moyens à leur domicile. Vous nous préciserez les lieux et les différentes situations en fonction du principe retenu en région.

Il est pour nous aujourd’hui inconcevable de pouvoir accepter que des vêtements potentiellement contaminés soient ramenés et entreposés au domicile des agents. Nous vous demandons, comme cela est notifié dans les recommandations de l’inspection du travail, de vous référer aux dispositions de l’article R. 4424-3, et R4424-5 du code du travail afin de mettre en place des mesures adéquates. Si cela n’est pas réalisable vous devrez envisager la fourniture aux salariés de combinaisons jetables.

Entreprises prestataires :
Comme nous vous l’avons déjà plusieurs fois signalé, et également repris dans les observations de l’inspection du travail, vous devez mettre à jour l’ensemble des plans de prévention concernés par des évolutions d’organisation, en invitant 3 jours avant, les membres des CSE-E concernés. A ce jour nous sommes surpris du peu de retour sur ce type d’évènement qui pourtant est obligatoire aux vues des textes en vigueur. Nous vous demandons de nous faire un état de l’ensemble des plans de prévention qui ont déjà été réalisés, et ceux restant à faire. Vu le peu ou l’absence de réactivité de votre part sur le sujet, nous ne pouvons accepter que cela ne fasse pas également partie de vos priorités aux vues de l’enjeu de la sécurité des prestataires et des agents.

Concernant les suites réservées à la résolution du CSE-C :
Votée lors de la réunion du 27 Mars 2020, cette résolution sollicitait de votre part la communication hebdomadaire d’éléments factuels issus de remontées locales concernant les mesures de réorganisation décidées et déclinées dans cette période de crise sanitaire. En séance vous nous avez informés ne pas vouloir nous donner d’éléments aussi précis. Le premier reporting se limitant à quelques maigres informations.

Or le télétravail devait devenir la règle impérative pour tous les postes qui le permettent, sauf à justifier de l’impossibilité de le mettre en place. En effet, le travail, lorsqu’il ne peut être réalisé à distance, expose nécessairement les salariés à un risque de contamination par le virus et va à l’encontre des recommandations gouvernementales. Si cette règle avait l’air d’être respectée au départ, des retours en région nous prouvent que ce n’est plus le cas. Nous retrouvons des situations qui exposent les agents à un risque en se réunissant à plusieurs sur un même site sous le prétexte d’être manager et d’avoir des missions spécifiques.

A ce titre, nous vous confirmons suite à l’alerte en séance du CSE-C du 2 avril 2020 sur le site de Toulouse que deux managers étaient bien présents ensembles sur la journée.

Autre exemple à notre connaissance, ce matin un technicien venant à son agence s’est vu exposé à la présence de 4 personnes de l’encadrement et de la femme de ménage de son agence qui n’avaient rien à faire sur site. Ils n’étaient pas d’astreinte et avaient la possibilité d’être en télétravail. De plus ces personnes ne se sont pas rendu compte qu’avec cette attitude, ils exposent également la femme de ménage présente sur le site à un risque de contamination.

Les exemples ne manquent pas et il serait compliqué de tous les citer dans ce courrier, mais cela nous pose de grosses interrogations sur votre discours au national et son application en local.

Nous vous demandons d’analyser les activités indispensables à la continuité de service des unités en les transposant sur un tableau présentiel journalier par agence que vous nous fournirez et reprenant :
• Celles nécessitant une présence physique indispensable,
• Celles pouvant être assurées à distance en télétravail,
• Celles pouvant être différées.

Concernant les informations que vous devez nous transmettre de façon hebdomadaire, soit tous les jeudis au périmètre national, il nous apparaît plus qu’important, pour qu’une analyse pragmatique soit possible, de préciser certaines données. Comme par exemple en dissociant les agents en TAD de ceux présents en agence, et de ceux en contact avec les usagers sur le terrain et en précisant leurs fonctions. Le but de cette démarche est de nous permettre d’identifier un mode de contagion et le cas échéant de faire évoluer les prescriptions internes et modes opératoires en la matière.

Pour chaque item ci-dessous, merci de nous préciser les agents en TAD, agents présents en agence et agents de terrain ainsi que leur fonction.
• Total des salariés Positifs avec test (en cumulé depuis le début de la crise)
• Total des salariés Suspectés positifs sans test
• Salariés Absents pour maladie et garde d’enfants
• Salariés Absents pour RTT, CA, RC, CET
• Salariés Absents – Total (maladie, RTT, CA, CET etc…) incluant les deux catégories précédentes
• Total des salariés en Réserve
• Total des salariés en Télétravail
• Total des salariés Présents (sur site ou en intervention)

Risques Psychosociaux et les addictions :
Vous avez mis en place un numéro spécifique à destination des agents. Nous vous demandons de connaître son taux de fréquentation pour avoir une visualisation du besoin d’accompagnement des agents. Il nous semble pertinent qu’une communication spécifique à destination des agents soit faite avec des recommandations qui ont été évoquées lors des CSSCT-C et des CSE-C avec des numéros et des professionnels pouvant être à leur écoute.

Les situations de confinement peuvent aussi être source de violence conjugale et de maltraitance. Des solutions sont mises en place par les autorités gouvernementales pour y palier.

Nous vous avons proposé en ce sens une démarche de communication réalisée par un Groupe de travail Addiction de la CCAS avec qui nous avons des actions pluridisciplinaires en cours reprenant tous ces items.

Compte tenu des éléments relatés dans ce courrier, des remontées réelles de la non application des mesures sur le terrain, l’absence de dotations complètes et disparates sur le territoire, nous vous informons que sans un retour favorable sur leur mise en place immédiate et confirmée, nous ne serons pas en capacité de lever le droit d’alerte pour Danger Grave et Imminent afin de garantir l’intégrité physique et mentale, la santé et la sécurité des agents, de leur famille ainsi que celle des usagers.

A paris le 06 avril 2020

Flash Urgence USG

Téléchargez le Flash Urgence USG

 

Depuis le début de la pandémie, un grand nombre des salariés de GRDF, dévoués et conscients de la nécessité d’assurer leurs missions de service public, de protection des biens et matériels, sont au travail pour le bon déroulement des interventions de sécurité gaz.

Un service, en particulier, qui assure la gestion des appels téléphoniques de sécurité et de dépannage fait l’objet de cet alerte. Ce service se nomme USG, acronyme d’Urgence Sécurité Gaz sur lequel nous souhaitons pour la deuxième fois, alerter et attirer votre attention. Encore une fois notre démarche n’est pas de trouver un quelconque coupable ou une quelconque faute mais bien de mettre en sécurité les agents ayant été exposés au COVID-19. Il s’agit de faire prendre conscience aux personnes ayant pris de telles responsabilités, de la gravité des faits et qu’un conseil, en cas de doute, ne révèle pas d’incompétence mais au contraire une juste prise en compte de la situation.

Ce dernier est réparti sur 3 sites distincts qui se situent sur les villes de Lyon, Sartrouville et Toulouse.

Depuis le début de la pandémie, nous pensions que les dirigeants allaient prendre les mesures nécessaires afin de protéger la santé de leurs salariés. On pourrait, avec du recul, saluer la réactivité dont l’entreprise GRDF a fait preuve pour la construction des fiches réflexe. Malheureusement, nous pouvons déplorer que les moyens convenus pour s’assurer de la bonne application de celle-ci dans ses régions n’aient pas été mis en oeuvre. Car il ne suffit pas de créer ou d’élaborer des fiches aux risques pandémiques sans avoir l’intention de s’assurer de leur mise en place.

Le 14 mars, Le gouvernement annonçait le passage au stade 3 de la pandémie, la guerre contre le virus était accélérée : 91 décès, 4500 cas positifs déclarés sur le territoire national, confinement pour enrayer la propagation, télétravail autant que possible, respect des gestes barrières. Tout cela deviendra, le quotidien de la plupart des Français.

Le 16 mars, à Toulouse, alors que le territoire national enregistrait 6633 cas positifs et 148 décès, en toute légalité, le service USG fonctionnait le plus « normalement » du monde, les opérateurs que l’on connaissait « à risque » étaient même présents sur le site, cherchant à tous prix des certificats médicaux par téléphone durant toute la journée afin de quitter les lieux au plus vite pour se protéger. Qui peut justifier et qui peut prendre le risque de demander de rester sur le lieu de travail à 3 agents présentant des comorbidités avérées et de refuser qu’elles se confinent chez eux ? Pouvez-vous nous justifier cela ?

Aucune véritable mesure de prévention collective ne fut mise en place, Pensez donc la pandémie était attaquée à grands coups de mails nous expliquant l’intérêt de gestes barrières. Chacun d’entre vous connait bien sûr l’effet d’un mail sur un virus…,

Les 16 mars, 17 mars, 18 mars, 19 mars furent des journées « normales », les appels entrants sur plateaux chutèrent drastiquement, grâce aux mesures gouvernementales et, comme nous pouvions le craindre, aucune vraie mesure de protection pour les salariés n’en découla. Ils restèrent sur plateau au détriment de leur santé (planning des opérateurs jusqu’à 15 personnes sur un même plateaux !!!) Monsieur le Président la délégation vous demande les plannings pendant cette période

Paradoxe de cette histoire, le télétravail, solution logique afin de limiter la contagion virale, peut être utilisé aisément dans ce type de travail. Il en fut décidé autrement malgré les recommandations gouvernementales. En effet, seulement 15 ordinateurs portables furent mis à disposition dans le but de télétravail, pour environ une centaine de salarié au total.

La raison principale évoquée, serait probablement la sécurisation des lignes téléphoniques d’urgence par une seconde ligne téléphonique de secours. Raison qui s’étiole naturellement, lorsqu’on analyse le nombres d’appels entrants (chute de plus de 70% par rapport aux nombres d’appels attendus) La raison serait donc ailleurs et pourrait selon nous, ne pas se situer dans l’Intérêt de la protection des salariés, mais plutôt dans leurs contrôles de toutes sortes que l’entreprise souhait avoir.

Il serait mensonger de dire que rien n’a été réalisé. Il fut décidé les séparations des plateaux en 2 plateaux séparés géographiquement, cela n’eut lieu que le 20 mars sur Toulouse et ne concernait que 4 opérateurs par site, n’aurait-il pas été plus prudent d’assurer un service minimum d’urgence dès l’annonce du stade 3 pandémique afin de protéger au mieux les salariés. Et afin de ne pas les exposer inutilement, utiliser les moyens techniques, à disposition, permettant de réaliser des dissuasions d’appels inutiles ne manquant pas, par exemple par greffage d’un message vocal à la source du serveur vocal interactif (Message de dissuasion). Ceci fut réalisé « très très » tardivement. De plus, la mise en place de réservistes, fut instituée aux mêmes dates.

Aujourd’hui encore, les opérateurs présents sur plateaux continuent à prendre des appels non indispensables à la sécurité des personnes et des biens, au détriment de leur santé, ce type d’appel pouvant être pris de chez soi.

Le bilan d’une telle gestion de crise, calamiteuse, n’est à ce jour pas arrêtée, mais le site Lyonnais a dû fermer ses portes les 28 et 29 mars en raison de l’effectif touché. Pour le site de Toulouse, 3 cas coronavirus ont été révélés , 3 autres ont été placés en quatorzaine, et on peut supposer que les prochaines semaines seront catastrophiques, car aucune mesure à ce jour n’a été prise concernant les roulements de planning. Chaque jour du personnel différent intervient sur plateau principal, in fine, l’ensemble du personnel dédié se rencontrera. Les passations de quarts ce font toujours en physique, donc les équipe se croisent !!! Pouvez vous nous expliquer ce qui est mis réellement en place sur les USG ?

De plus concernant le cadrage des congés, la réception du mail demandant la pose des congés d’été mal venue et celui-ci ne respecte pas la Note RH puisque les USG ont décidé d’accorder sur la période estivale qu’un maximum de 15 jours de congés, toute demandes supérieures sera refusée. Au vu des ces éléments la délégation CGT vous demande d’intervenir et de faire respecter la note RH et les décisions qui en découlent aux responsables en région. Nous tenons à vous rappeler que ses agents ont été là pour l’entreprise pendant le confinement et qu’un geste serait bien évidement de rigueur envers cette population qui a su tenir ses engagements professionnels dans une telle période.

Les directions nationales semblent sourdes aux injonctions du terrain. Aujourd’hui, les agents des USG ont le sentiment que leur direction tente de se défausser de toutes leurs responsabilités d’employeur en matière de prévention et tente de jeter la faute sur la responsabilité individuelle des salariés ce qui sous-entend »…Si vous êtes malades, prenez-vous en qu’à vous même « . Nous rentrons très prochainement sur le déclenchement de risque psychosociaux.

Alors Monsieur le Président, pouvez-vous entendre la voix de vos agents sur la situation des USG ? Pouvez vous entendre les alertes peut être maladroites de vos organisations syndicales ? Mais dans tous les cas, Monsieur le Président, nous ne sommes pas des menteurs, nous vous remontons les faits rien que les faits et vous êtes en mesure d’avoir toutes les données nécessaires à la réalisation d’une expertise sur ces faits que vous relate la délégation CGT. Car de notre côté, nous avons des éléments sur la gestion de la crise, pouvant constitué un dossier plutôt compromettant.

A paris le 9 avril 2020