Les comptes rendus

Cse-C n°57 du 25 septembre 2025

25/09/2025

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Introduction

En introduction de séance, la délégation FNME-CGT a fait lecture d’une déclaration liminaire. une déclaration liminaire.

En raison du préavis de grève et de la mobilisation importante des gaziers, les représentants du personnel FNME CGT ont demandé à la direction de GRDF de reporter les séances d’instances représentatives afin de laisser la place aux négociations sur la base de nos revendications salariales.

En retour, la réponse de la Direction a été claire : les convocations unilatérales des IRP pleuvent, avec ou sans caractère d’urgence, bafouant ainsi notre demande et mettant une fois de plus à mal le dialogue social à GRDF.

Comment une entreprise qui prône la bienveillance, l’écoute, le bien vivre au travail, peut-elle mettre autant en difficulté les représentants du personnel en convoquant des IRP à foison, lui permettant d’enfiler les uns après les autres les dossiers de réorganisation pendant que les Élus tiennent les piquets de grève pour le bien de tous, agents et usagers.

1 Evolution du Règlement Intérieur de GRDF, pour avis

Dans sa précipitation à vouloir aller toujours plus vite dans le changement de l’entreprise, l’employeur présente en séance du CSE Central de GRDF l’évolution de notre règlement intérieur.

Sous prétexte d’une « mise à jour », GRDF fait évoluer le RI pour modifier certaines règles mais surtout pour en ajouter une palanquée. Le Règlement Intérieur devient ni plus ni moins qu’un catalogue d’ordres, de prescriptions et de chartes qu’il est tout bonnement impossible d’assimiler sauf à vouloir ingurgiter, analyser et comprendre 323 pages sur l’éthique, l’informatique ou la déontologie en plus des usuels CPP.

 

La Direction se cache derrière une évolution alors qu’il s’agit d’ajouts en grand nombre d’obligations drastiques pour les conditions de travail des agents de GRDF. Elle indique en séance ne pas être dans le tout répressif mais dans le même temps utilise le mot “arsenal” pour définir l’ensemble des outils et actions qu’elle met à sa propre disposition comme par exemple :

  • Article sur la neutralité. GRDF part du principe de laïcité pour interdire tout signe politique ou religieux.
  • Tolérance zéro alcool pour les activités dites à risque sans pour autant détailler l’ensemble de ces activités.
  • Pratique de tests d’alcoolémie et de stupéfiant aléatoires, à la main de la hiérarchie.

Si l’agent refuse de se soumettre au test cela aura pour conséquence de possibles poursuites disciplinaires

Quitte à vous noyer, la Direction en profite pour sortir une nouvelle charte informatique, où, n’ayons pas peur de le dire, aucun Salarié, quel que soit son collège, n’est en règle.

Ces documents modifient en profondeur notre vie dans l’entreprise, nos conditions de travail et notre façon de communiquer, y compris dans les nouvelles formes de travail comme le TAD. Au travers de ce nouveau Règlement Intérieur, la Direction se dote donc d’un arsenal pour vous emmener plus facilement à la faute professionnelle puisque chaque écrit porte soit à la confusion soit à l’interprétation ou au jugement.

Pour la FNME CGT, ce nouveau RI est une bascule vers plus de répression que de prévention.

Afin de s’assurer du droit de GRDF à mettre en œuvre un tel RI et de la solidité juridique de certaines affirmations de la Direction, la FNME CGT a proposé au travers d’une résolution une expertise juridique, une analyse plus poussée. La résolution a été votée à l’unanimité des membres, toutes OS confondues.

 

Le CSE C de GRDF ne s’est donc pas prononcé lors de la séance du 25 septembre.

Le sujet repassera pour avis d’ici 2 mois. Les Elus du personnel disposeront du rapport et des conseils des experts juridiques pour statuer.

L’été s’en est allé. Avec lui s’éclipsent des souvenirs de couchers de soleil, de soirées entre amis à lutter contre les moustiques ou à vibrer dans les festivals.

55.000 familles ont été accueillies dans les structures CCAS, où les prix des séjours sont réputés bien inférieurs au tourisme marchand et dont les programmations culturelles sont un peu différentes qu’un récital de Patrick Sébastien, l’homme dont le succès dans les campings ne se “démembre” pas.

Cet été aussi, 27.000 enfants des IEG auront découvert la boule au ventre leur première colo CCAS, alors que beaucoup ont redoublé volontiers cette année encore à l’idée de passer un bout d’été sans parents !

D’autres familles n’ont pas eu cette chance de s’évader un petit coup, et sont restées prostrées chez elles, faute de moyens.

Pour beaucoup, y compris les vacanciers, la période estivale a été celle du renoncement à tout extra, celui d’un restaurant, d’une visite, d’un parc, tout simplement parce que leur pouvoir d’achat ne suivait plus.

A cela, la rentrée ajoute son lot de dépenses importantes. A qui la caution pour le nouvel étudiant, l’inscription aux activités, la carte de bus, les nouveaux vêtements ou bien encore le remplacement du lave-linge qui a décidé de ne pas finir l’année…

Pour la majorité d’entre nous la rentrée est là et elle est financièrement rude. Elle démontre surtout le tassement du Salaire National de Base depuis 2009.

Ces quinze dernières années, le SNB n’a progressé que de 12,1% alors que l’inflation l’a été de 26,5%, soit un décrochage de 14% dont la moitié ces 3 dernières années.

Pour un salaire net moyen de 2.400€, le manque à gagner ces 36 derniers mois s’élève à 180 € net mensuel. C’est donc pas moins de 5.000€ qu’il manque sur nos comptes, depuis que les employeurs de la branche s’amusent à reporter sine die la réforme de grille des salaires dans les Industries Electriques et Gazieres.

Aux organisations syndicales qui s’étonnent du tohu bohu actuel, la FNME-CGT est en train de démontrer grace au soutien des Agents qu’il n’est plus l’heure d’attendre, mais bien de se lancer dans la bataille pour vivre mieux plutôt que de survivre à attendre les mauvais coups patronaux qui ont toutes les chances de faires des

Agents les grands perdants.

En portant 5 revendications majeures, la FNME-CGT entend gagner du plus au travers :

  • d’une réévaluation de +9% de la grille des Salaires ré-instaurant les 3 premiers échelons aujourd’hui éteints car en dessous du SMIC.
  • De la création de 2 échelons d’ancienneté supplémentaires du fait de l’augmentation de la durée de cotisation induite par les réformes des retraites successives, et puis aussi parce Elisabeth Borne l’a promis ;
  • De la remise en place de l’échelle mobile des salaires afin d’entériner l’indexation du SNB sur l’inflation ;
  • De la revalorisation de l’indemnité d’astreinte de 9% puisqu’elle est assujettie à l’échelon 1.
  • de la mise en place de mesure de compensation des écarts de coût de la vie, en réactivant notamment les majorations résidentielles telles que prévues dans le statut. A leurs créations elles avaient pour but de compenser des écarts de coût de la vie et majoraient le salaire de l’époque de 25% et non pas de 1% comme aujourd’hui. Dans l’attente, la CGT revendique l’application d’un dispositif “Vie chère” à tous les salariés des IEG.

 

A ceux qui hurlent que les caisses des entreprises de l’energie sont vides, la FNME-

CGT rappelle qu’à GRDF on a été en capacité de remonter 764 Millions d’euros à l’actionnaire, soit 72000€ par salarié, en jouant grandement sur l’état de vétusté des

Conduites d’immeubles et montantes.

Pour imager ces 764 millions, il faut s’imaginer une liasse de billets de 100 €, ces billets que l’on ne voit jamais dans nos portefeuilles – haute de 916 m, soit plus haute que le Burj Khalifa de Dubaï.

Le moindre souffle de vent ferait s’envoler ce tas d’oseille et tout porte à croire que ces billets voleraient à des kilomètres à la ronde. Ne serait-ce pas çà la théorie du ruissellement que le Président Marcon promettait avant de se prendre les dérouillées que l’on sait ?

 

D’autres moyens existent encore comme l’action citoyenne lancée par la FNME-

CGT qui milite pour que le législateur abaisse la TVA sur l’énergie de 20% à 5,5% car oui, l’énergie est un bien de première nécessité.

 

Les politiques libérales en ont fait un produit spéculatif où le consommateur n’est que le perdant, condamné à payer des factures assassines alors que 42% du montant à payer n’est en réalité que du dividende.

Contrairement à ce que certains veulent faire croire, les électriciens et gaziers ne pèsent pas lourdement sur la facture d’énergie, bien au contraire. En assurant 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 le service public de l’énergie dont ils sont les premiers défenseurs, toutes rémunérations comprises, droits sociaux et statutaires intégrés, la masse salariale ne représente que 17 % du KW.

En comparaison, hors métiers agricoles, en France, les salaires représentent en moyenne 30 % d’un produit fini.

C’est pourquoi, la FNME CGT est porteuse d’une pétition en ligne relayant une proposition de loi progressiste d’abaissement de la TVA de 20% à 5,5%.

C’est donc bien résolue et combative que la FNME-CGT est à l’initiative depuis le 2 septembre d’une mobilisation tenace.

Le jeudi 18 septembre, plus de 50.000 Agents des IEG se sont mis en grève et ont participé à des manifestations, des piquets de grève et des communications promouvant la pétition publique.

A cette heure, des dizaines de piquets de grève sont tenus jours et nuits, des sites à forts impacts financiers (terminaux, stockages, centrales nucléaires, barrages hydrauliques, plateformes logistiques…) sont bloqués et des Agences d’Interventions occupées ou fortement ralenties .

Au point que, parce nous tenons bon, les employeurs ont été obligés de sortir du bois !

Avant hier, mardi 23, le Groupement d’employeurs des IEG recevait précipitamment les fédérations syndicales pour tenter de déminer la première intersyndicale du 1er octobre prochain. Ces journées seront bien entendu placées sous la surveillance des Assemblées Générales aiguisées par 4 semaines de luttes.

La FNME-CGT remercie les Agents en lutte et les félicite pour leur détermination et leur engagement. Ce sont eux et eux seuls qui sont à l’initiative de l’ouverture d’une négociation avec les employeurs de la Branche. Qu’ils en soient fiers !

Les actions menées et décidées par les piquets et assemblées dérangent et coûtent des millions d’Euros. A Elengy, l’activité des terminaux méthaniers est interrompue, et coûte à Engie 2 millions d’euros par jour. Le retard de démarrage d’une tranche nucléaire de 24 heures fait perdre 5 millions d’Euros. Ces chiffres affolants font tourner la tête à plus d’un dirigeant, mais n’excuse rien des comportements irresponsables de certains d’entre eux.

 

Mardi 23, sur le site GRDF de St Etienne, le Secrétaire du Syndicat CGT de la Loire,

Délégué Syndical et élu titulaire au sein de notre CSE-C s’est fait charger par le véhicule du Directeur Territorial Local de GRDF qui n’a pas accepté le filtrage de l’entrée du site.

Un tel comportement est inadmissible, pénalement condamnable. Qu’il soit en GF15 ou au-delà, ne l’autorise en rien à agresser quelque personne que ce soit, bien au contraire. L’ordre du jour de notre séance va aborder le règlement intérieur, et les chartes éthique et de bonne conduite. Il ne serait pas supportable que ceux qui ont l’exemplarité plein la bouche restent intouchable.

La Délégation CGT au CSE-C de GRDF apporte tout son soutien à Cyril qui est aujourd’hui en Accident de Travail. La FNME-CGT pèsera de tout son poids pour épauler la victime et défendre ses intérêts.

 

Saint Denis, le 25 Septembre 2025.