En introduction de séance, la délégation FNME-CGT a fait lecture d’une déclaration liminaire. Il était tout d’abord important de rappeler la date du 08 avril 1946. C’est en effet ce jour-là, il y a 78 ans, qu’EDF GDF a été nationalisée.
Notre entreprise a bien changé depuis. Même si elle veut s’afficher comme socialement responsable, GRDF ne nous rassure absolument pas, notamment à cause d’un dialogue social famélique en Ile de France malgré l’arrivée des Jeux Olympiques et Paralympiques.
De plus, alors que se profile le 28 Avril, journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, il nous a paru essentiel de faire un rappel de la situation globale de l’entreprise. Nous avons pointé de nombreux dysfonctionnements concernant l’ingénierie, l’exploitation des réseaux, Supply Chain Matériel, les techniques de management, ou encore la décarbonation.
Un voyage en absurdie garanti…
A travers ce dossier, la Direction nous explique vouloir harmoniser l’ensemble des systèmes de sécurisation des sites avec des moyens différents en fonction des niveaux de sécurité à appliquer.
Les points abordés en séance ont porté sur la durée de conservation des images, les modalités d’accès aux données vidéo, le rôle et la charge de travail supplémentaire pour le gestionnaire de site, l’utilisation du parking pour véhicules personnels et professionnels.
Même si nous entendons le besoin de sécurisation des sites, chaque agent doit être conscient qu’à l’intérieur de son site (sauf les postes de travail), des moyens de vidéosurveillance vont être mis en place. Cela est très encadré par la CNIL et des déclarations doivent y être réalisées.
La Direction a décidé de passer par le protocole Onvif dont le but est de permettre une connexion universelle entre les produits de vidéosurveillance provenant de différents fabricants. Même si, techniquement, cela pourrait paraître un bon choix, il ouvre la possibilité de mettre aussi en place de nouvelles fonctions beaucoup plus vicieuses (Intelligence Artificielle, reconnaissance, etc …).
L’histoire nous a prouvé, qu’au sein de la Direction, certains savent malheureusement faire preuve d’originalité dans ce domaine, quitte à bafouer la loi et les droits des travailleurs.
Pour la délégation CGT, ces systèmes de surveillance peuvent générer méfiance et insatisfaction parmi le personnel, ce qui compromettrait l’efficacité du schéma directeur de sûreté et la sécurité globale de l’entreprise.
Le manque de transparence de la Direction impose à la délégation CGT d’émettre un avis négatif.
A partir de mi-2023, GRDF a négocié avec la CRE afin de définir le futur tarif d’Accès des Tiers au Réseau de Distribution (ATRD) 7 pour la période de 2024 à 2027.
Les évolutions de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) à 2050 et la place qu’occupera le gaz dans le mix énergétique font bouger constamment les stratégies des entreprises. En fonction des évolutions des capacités gaz que nous pourrons mettre sur le réseau de demain, des choix d’investissement stratégiques se décideront au sein de GRDF.
Même si nous pourrions nous féliciter d’avoir obtenu un tarif ATRD 7 au-dessus du précédent, celui-ci n’est en réalité qu’un rattrapage du manque à gagner de l’ATRD 6. Effets climatiques, performance énergétique, Covid, ou encore inflation sont autant de critères défavorables qui ont mis l’entreprise en difficultés financières sur la période 2020-2023.
L’entreprise a mis en place certains critères de productivité et a continué de remonter à l’actionnaire des enveloppes de dividendes très conséquentes. Cela s’est ressenti sur la trésorerie puisque GRDF a dû recourir à un emprunt et à une augmentation de capital pour boucler certaines années.
Ce nouveau tarif va l’amener à faire des choix stratégiques pour les 4 années à venir, ce qui aura des répercussions sur l’organisation globale des services.
La Direction a d’ores et déjà annoncé qu’elle regardait l’ensemble des activités où il lui sera possible de dégager des marges de manœuvre pour garantir son modèle économique.
Nous reviendrons vers vous très prochainement afin de détailler davantage ce point.
La Direction nous a présenté les éléments financiers 2023 et le budget 2024.
Les échanges sur le point précédent sont forcément venus s’imbriquer dans les débats sur la situation financière et le budget puisque ceux-ci sont étroitement liés à l’ATRD 7.
La Direction a expliqué que les éléments du budget prévisionnel pouvaient et vont certainement évoluer puisque, lorsqu’il a été établi, la CRE n’avait pas encore rendu ses décisions pour l’ATRD7. Elle reviendra certainement rapidement vers nous afin de nous présenter sa version actualisée suite aux nouvelles orientations qu’elle pourrait prendre.
Nous avons pointé de nombreux dysfonctionnements dans notre déclaration liminaire et en séance car, sur certains points, l’avenir est plus qu’incertain et nous ne voyons pas de message rassurant sur l’avenir du GAZ.
Même si la Direction se veut, elle, rassurante et assume ses choix, nous l’avons alertée sur un besoin de transparence rapide pour les dossiers structurants à venir.
Nous savions déjà que l’expérimentation du logiciel RSAFE était suspendue pour diverses raisons. La Direction nous indique qu’une dizaine de problèmes logiciel ont été remontés. Certains seraient réglés et elle donc reprendre l’expérimentation dès que possible.
La CGT a rappelé à la Direction que ce dossier comporte bien deux sujets : l’un concerne le logiciel RSAFE lui-même, l’autre l’utilisation de ce logiciel par un seul agent.
La résolution des défaillances logiciels ne résoudra pas les problématiques liées à la sécurité de l’opérateur unique.
Alors pour la CGT, RSAFE, pourquoi pas sous réserve que le logiciel soit pleinement opérationnel, mais le VSR à un seul agent, c’est NON.
De plus, nous avons intimé à la Direction de cesser de mettre la pression aux agents des VSR qui sont fortement incités à rouler malgré le vent, la pluie, ou d’autres conditions climatiques catastrophiques pour pallier l’augmentation de la fréquence des visites prévue par une loi européenne.
Enfin, nous souhaitons aborder un dernier point sur ce sujet afin que les choses soient très claires. Certaines OS se sont targuées d’avoir alerté la Direction ou lu des déclarations lors du CSE-C de février. Elles omettent de préciser que, lors de la présentation du projet RSAFE VSR mono-agents en octobre, elles étaient restées bien silencieuses, laissant la CGT, seule, défendre bec et ongles l’ineptie de cette expérimentation.
De nombreux agents se sont réunis le 08 avril 2024 pour rendre hommage à un homme qui a incarné l’esprit de résistance et de lutte pour la justice sociale : Marcel Paul
Il était bien plus qu’un simple individu. Il était une figure emblématique de la résistance française, un héros de la lutte ouvrière, un militant infatigable de la CGT. Son parcours, marqué par un courage indomptable et une détermination sans faille, reste une source d’inspiration pour nous tous.
Né en 1900, Marcel Paul a été confronté très tôt aux injustices et aux inégalités de la société. Dès son plus jeune âge, il a pris conscience des conditions de travail difficiles des ouvriers et s’est engagé pour les défendre. Son adhésion à la CGT à 17 ans marque le début d’une vie consacrée à la lutte pour les droits des travailleurs.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marcel Paul a fait le choix de résister à l’occupant nazi. Il s’est engagé dans la Résistance, risquant sa vie pour défendre les valeurs de liberté et de dignité humaine. Arrêté par la Gestapo en 1941, il a été déporté à Buchenwald, où il a subi d’innombrables souffrances. Mais même dans les conditions les plus éprouvantes, sa volonté de résister n’a jamais fléchi.
Après la guerre, Marcel Paul a poursuivi son combat pour la justice sociale en devenant un acteur majeur de la reconstruction de la France, notamment en tant que ministre de la Production Industrielle dans le gouvernement de la Libération.
Il y a 78 ans, le 8 avril 1946, EDF et GDF ont été nationalisées, mettant fin à des décennies de gestion privée et inaugurant une ère nouvelle où l’électricité et le gaz étaient considérés comme des services publics essentiels, accessibles à tous les citoyens, indépendamment de leur situation financière.
Cette nationalisation, plus qu’une simple mesure économique, représentait un engagement profond envers le bien-être de la population, reconnaissant que l’accès à l’énergie est un droit fondamental qui ne doit pas être soumis aux intérêts du capital. Grâce à cette décision audacieuse, des millions de foyers ont pu bénéficier d’une électricité et d’un gaz abordables et fiables, sous péréquation tarifaire, jetant ainsi les bases d’une société plus juste et plus égalitaire.
En cette année, nous célébrons aussi les 80 ans du Conseil National de la Résistance, fondé le 27 mai 1943. Ces femmes et ces hommes ont élaboré un projet qui allait guider la France dans la reconstruction d’après-guerre, un programme audacieux et visionnaire qui reste une source d’inspiration pour nous tous.
Rendre hommage au CNR, c’est aussi se souvenir des valeurs que ces femmes et ces hommes ont incarné, c’est réaffirmer notre engagement à défendre ces convictions et continuer à porter « les jours heureux » comme programme progressiste aujourd’hui.
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Face aux défis auxquels nous sommes confrontés – qu’il s’agisse de l’austérité, de la précarité, des inégalités ou de la montée des idées de l’extrême droite et du néo libéralisme, nous devons puiser dans l’héritage du CNR la force et la détermination nécessaires pour poursuivre le combat.
Marcel Paul aura joué un rôle crucial dans la nationalisation des industries électriques et gazières, contribuant ainsi à la construction d’un État providence et à la protection des travailleurs.
Mais Marcel Paul était bien plus qu’un homme politique. C’était avant tout un homme de convictions, animé par un profond sens de la solidarité et de la justice. Son engagement en faveur des droits des travailleurs, son combat contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, restent une source d’inspiration pour les générations futures.
La CGT est résolument engagée à perpétuer son héritage. Nous nous engageons à poursuivre le combat pour un monde plus juste, plus équitable, où chacun doit vivre dans la dignité, le respect et la paix.
La CGT, et en son sein la FNME CGT, est fière de défendre les intérêts des travailleurs et des usagers de l’électricité et du Gaz, au travers d’un Programme Progressiste de l’Energie volontariste.
Volontariste, progressiste, nous ne pouvons pas en dire autant des méthodes de la Direction des Agences d’Interventions parisiennes quant à l’organisation des activités lors de la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques de cet été. Les gaziers sont mobilisés depuis des mois pour que l’inflation promise pendant la tenue de ces Jeux soit amortie par l’entreprise, chose à laquelle GRDF ne se presse pas de répondre.
Le management préfère prétexter la nécessité d’anticiper les accréditations des gaziers pour accéder aux zones J.O dans le cadre de leur travail pour mettre la pression sur les épaules des agents.
Ce vilain jeu est devenu un chantage puisqu’est évoquée la possibilité de retirer l’astreinte aux Personnels qui ne se seraient pas déclarés volontaires – ou obligés devrions-nous dire – pour assurer les missions de GRDF.
Pensez-vous, M. le Président, que cette attitude soit de nature à montrer à l’externe la meilleure image du premier distributeur de gaz d’Europe comme vous aimez à le rappeler ?
Les élus CGT soutiennent les gaziers d’Ile de France dans leur mobilisation.
Mobilisation, restons-y, en rappelant celle immense contre la réforme des retraites, matée par le Gouvernement d’Elisabeth Borne voici un an, alors qu’elle dégainait son 11ème calibre 49-3 pour infliger au monde du travail une nouvelle et injuste réforme des retraites.
Un mois plus tard, le Président Macron jurait lors d’une allocution vouloir engager une réflexion sur le « bien vivre au travail », alors que les Salarié.e.s venaient tout juste d’être condamnés à y rester 2 ans de plus.
Aussitôt, les portes valises Attal et son chef de l’époque Le Maire entretenaient le Service Après-Vente en déclarant tous deux, je cite « comprendre la colère des Français qui se questionnent sur la finalité de leur travail ».
Les semaines, les mois se sont écoulés et les promesses envolées. Un reniement de plus qui a laissé la place à un remaniement. Un espoir évacué d’un revers de main, auquel a été préférée une très droitière et inique loi immigration, qui contribue un peu
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plus à cliver les citoyens et les travailleurs les uns contre les autres. Pour raboter des voix à l’extrême droite, il paraît que c’est plus vendeur…
Pourtant la question de la finalité du travail, de son sens, est cruciale. Pour l’entreprise d’une part, car elle est un levier de hausse de productivité. Pour les travailleurs d’autre part, car le travail peut être un moyen d’épanouissement et de réalisation de soi.
Alors que se profile le 28 Avril la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, la CGT entend vous alerter, M. le Président, des ravages qu’occasionnent les systèmes organisationnels et de management de GRDF au sein des collectifs et individus.
Nous commencerons tout d’abord par la simple lecture de l’Article L Article L4121-1 du Code du Travail : « l’Employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». Il pèse donc, sur chaque employeur, une « obligation légale lui imposant de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » tel que l’a affirmé la jurisprudence de la Cour de Cassation du 25 novembre 2015.
Cette obligation de résultat en termes de santé et de sécurité vous oblige à agir. Au travers de règles, de doctrines, prérequis, prescriptions, MRES, MPSS, REAL, GRDF s’est armée d’un tas de règlements déployés afin de protéger ses Agents et ses ouvrages d’accidents.
Les machines d’interventions, l’outillage, les EPI, les RLC, Carnets de prescriptions, guide de la distribution, tout cela, même si tout n’est pas parfait, permettrait de reconnaître que ces règles, si elles sont bien portées et comprises auprès du et par le Personnel sont de nature à le protéger.
Pour la CGT, chaque accident est un drame. Un échec. Les mauvais résultats de GRDF ne peuvent servir de bâton pour taper sur les derniers lampistes. Pourtant c’est bien ce que l’entreprise fait en se servant de son sinistre bilan santé sécurité pour raboter le montant de l’intéressement des salariés. Pour les Agents, c’est la double peine car, en plus d’en être les victimes, ils écopent financièrement des manquements et responsabilités des décideurs.
La culture sécurité ne peut se résumer qu’à coup d’obligations et de sanctions. L’améliorer passe impérativement par un partage. Faut-il encore que ces obligations soient pensées, créées, rédigées et établies non seulement par les seuls «Sachants», mais également par ceux qui vont devoir réaliser les tâches.
A titre d’exemple, la nouvelle procédure de Décompression / Mise Hors Gaz / Mise En Gaz EXPL1815, semble aboutie. Probablement parce que la nouvelle turbine a été conjointement mise au point et savamment coconstruite par autant d’ingénieurs que de techniciens Gaz d’île de France.
Cette intelligence collective, ce devrait être un aboutissement, notre Or en barre. Mais cela est bien trop rare.
Et c’est bien là le problème : si la finalité du « faiseur » est de travailler sans risque pour sa santé et celles des personnes et des biens, celles des « penseurs » est, culturellement, chez GRDF et dans les grandes firmes très liée à des notions de profitabilité, de productivité, ce qui tend le plus souvent à mettre la finalité en tension.
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Autre exemple : Les ZEPIG. Le penseur de projet sera avant tout dirigé pour dégager des pistes de productivité car qui dit élargissement des périmètres rime avec gains en termes de personnel dédié à cette tâche, mais également moins de sites et donc moins de charges immobilières. Pour la décarbonation, on repassera…
La situation laissera à l’opérateur ISG un territoire plus vaste, plus éloigné et moins connu, ce qui va accroître le risque sur sa santé physique ou mentale. Le penseur, après avoir livré son bébé, sera déjà mis à contribution pour « optimiser » – pardonnez moi pour le gros mot – un autre dossier.
Réforme après réforme, injonction après injonction, il est devenu chez GRDF de plus en plus difficile de travailler, au point que le sens même de notre travail s’est étiolé.
Vous voulez des exemples ? Continuons.
La CGT précise qu’ils ne se veulent pas des attaques personnelles mais des exemples de ce qui est vécu aujourd’hui dans les services.
Il y a 2 ans de cela, dans un séminaire d’une délégation travaux animé par un Directeur Délégué, et alors que fusait dans la salle des témoignages de difficultés que les chargés d’affaires vivaient au quotidien pour réaliser le raccordement de clients dans les délais contractuels, ce dernier s’est résolu à botter en touche, en prétextant qu’il fallait savoir dire NON au Client.
Comment est-il possible qu’un membre de Codir dise ce genre de choses alors que chaque jour ouvrable, GRDF perd 300 clients ?
Ainsi, nous devrions abdiquer car l’agilité de l’entreprise, de par ses normes et préceptes, n’est pas ou plus foutue de répondre à un Client qui a choisi une Énergie Gaz pourtant malmenée ?
Ce même directeur avait affirmé il y a 3 ans qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter du nombre important de démissions car, selon ses dires, il y avait trois millions de chômeurs… Pourtant une année plus tard, son discours commençait à être plus ténu, presque inquiet qu’il était de voir des “gaziers de naissance” forts de 20 à 30 années de métier et qui n’avaient connu que la filière gaz, quitter le navire pour une autre entreprises de la branche ou pour quitter les IEG.
L’entreprise se meurt, et la Direction regarde ailleurs… Les bordereaux des CSP Exécution-Maîtrise sont désespérément vides, et la même maladie atteint la CSP Cadre.
En interne, la concentration des emplois au plus près des Sièges réduisent comme neige au soleil les perspectives d’évolutions pour les Gazières et Gaziers. Et ce n’est pas tout le monde, même en lâchant les vannes du TAD ou des dispositifs de mobilités, qui acceptera de fréquenter, voire de résider, près des grands centres urbains avec leur cohorte de problèmes de circulation, de nuisances et de cherté.
Les compétences fuient, il n’y a qu’à regarder le nombre de collaborateurs comme vous les appelez, qui ne feront pas partie du voyage vers Saint Denis.
C’est donc un fait : l’entreprise est gangrénée par la prédominance du travail mort.
Ce travail mort, c’est ce qui impose un rythme, décide des cadences, définit des délais et des méthodologies devenus inapplicables par les réalisateurs du travail réel.
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Tant de sociologues alertent que lorsque le travail est ordonné, pensé et établi par des personnes qui ne vivent pas sa réalisation, un fossé de plus en plus béant se creuse entre elles et les faiseurs.
Dès lors, le prescrit, subi et contraignant conduit à la démobilisation. Alors que c’est la recherche de productivité qui est visée, c’est l’inverse qui se produit. Alors, excusez-nous M. le Président, pour cette playlist mais comprenez que ce n’est plus possible de continuer ainsi. GRDF doit réagir.
Le projet TAC et la séparation de l’UON Serval, a énormément réduit les références de matériel commandables via Supply Chain Matériel, rebaptisé en région “Supplice” Chain.
Ainsi, pour fixer un tuyau sur un mur potentiellement amianté, un gazier doit s’équiper d’un Kit EPI amiante à usage unique, produit commandable sur SCM. Mais pour percer ledit mur, il doit utiliser une poche de gel afin que le produit recueille les poussières. Or, aujourd’hui ce matériel est réputé comme un matériel électrique et a disparu du CNMG.
Trois solutions alors : laisser s’empoussiérer le Salarié, troquer auprès des collègues d’Enedis ces fameuses poches contre des socles de coffret, ou s’en remettre à l’hypothétique stock de l’AI ou d’une belle âme charitable qui aura accès à Popay. Le travail mort oblige donc le bidouillage.
Allez, on continue ! Alors que les extensions se font de plus en plus rares, les équipes ingénierie sont recentrées sur les renouvellements de réseaux et installations vétustes – ce que le nouveau projet d’entreprise réaffirme et c’est une bonne chose. Ils ont été amortis depuis des décennies… et ont dégagé de solides profits.
Mais il est impossible de commander sur SCM des réductions Acier de diamètres non standards qui pourtant pullulent sur bien de nos réseaux anciens… Et là, on a dû mal à croire que c’est du matériel pour électricien…
Qui est responsable de cela ? Quelle a été la finalité de supprimer des matériels pourtant utiles au quotidien, sinon de réduire le nombre de références, donc le stock et la surface de stockage nécessaire. Cela nous oblige parfois à courir chez Leroy Merlin pour nous approvisionner plein pot faute de mieux et balancer la facture sur Jenji !
Nous parlons de SCM comme nous pourrions parler de tas d’autres domaines pilotés comme le conclut la Sociologue Marie Anne DUTARIER, par des personnes qu’elle a rebaptisées de « planneurs »
Planneurs, avec deux « n », pour les différencier du planeur qui vole à 3000 m ! Planneurs, au sens où ils ont une vision MACRO, bref, des personnes qui voient les choses et les gens d’en haut, en mode plan.
Éduqués et diplômés à de hauts niveaux, ces cadres planneurs sont situés à des distances fonctionnelles (loin des situations de travail), temporelles (vision à + 5 ou + 10 ans), sociales (entre-soi) et topographiques très éloignées de celles des réalisateurs. Quand un exploitant voit à l’échelle 1/200è, lui zyeute à la maille régionale… ou plus.
Cette maladie tentaculaire se répand non plus seulement dans les sièges nationaux ou régionaux de GRDF, mais vient dévorer le bon sens des managers de proximité qui, par faiblesse, par ordre ou pour garantir leur plan de carrière, n’ont guère le choix de faire autre chose.
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Car c’est l’autre facette des planneurs : celui de piloter l’activité au travers de binettes, de smileys qui ne font rire qu’eux-mêmes, et d’indicateurs d’agence dont beaucoup se sentent étrangers car ils ne règlent aucunement leurs problèmes du quotidien. Figés sur leurs écrans, ils souffrent de dyschromatopsie, ce trouble visuel qui modifie les couleurs perçues : tout doit être vert, point barre.
Ce management par Excel, c’est l’assurance de décrocher du travail réel, de faire taire les problèmes organisationnels. Tout est fait pour cacher, ne pas montrer ses propres difficultés et celles de ses équipes. Bref, mentir, pour ne pas montrer ses failles, cacher une vérité pas très belle à voir…
Ces pratiques doivent nous interroger quand, dans nos collectifs, des comportements déviants sont observés et dont les arguments bien trop faciles semblent justifiés au titre que le chef fait de même à longueur de temps.
Ce système désincarné dessert l’entreprise, mais chut c’est tabou.
Les ¼ d’heure sécurité sont devenus des moments où l’on parle sécurité 2 minutes puis du reste des infos descendantes qui n’y ont plus aucun rapport. Est-ce le moment de parler écrêtement de congés, prêt bonifié, ou serrure de la porte d’entrée ? Pourtant 15 minutes après, nous recevons un mail de Prev2S : “Bonjour, vous venez de participer à un 1/4h Prévention. Félicitations ! Vous contribuez ainsi à l’amélioration de la santé et de la sécurité de tous les gaziers.”
Tout va bien, nos managers se sont mutés en cocheurs de cases.
Il nous faut bouger nos agendas du jour au lendemain pour nous repentir devant une animation sur une énième entorse à la cheville avant de voir défiler laconiquement le nombre de Dommages sur ouvrages sous MOA GRDF, dont la plupart des causes résultent de la course effrénée des prestataires qui tentent de survivre aux prix des marché imposés par GRDF.
Lactalis n’a qu’à bien se tenir…
C’est ce cocheur de cases qui nous convie à faire une fresque à 250 kms en voiture pour nous parler décarbonation, alors que GRDF se refuse à attribuer aux Agents l’IK Vélo…
C’est ce cocheur de cases qui vous convoque à faire un recyclage secourisme à 6h de bagnole aller et retour de son lieu de travail alors qu’on a un ancien sapeur-pompier de Paris, formateur SST depuis 20 ans à 20m du bureau.
Ce sont ces cocheurs de cases qui disent lors des EEAP que certains font trop de qualité dans un contexte où les problèmes organisationnels structurels de GRDF sont travestis ou cachés des décideurs.
Notre travail est aujourd’hui empêché, dévalorisé par des méthodes de pilotage très éloignées de ce que nous vivons.
Ces actes et propos quotidiens, infantilisants, blessants, délitent notre fierté du travail bien fait, le fameux bien faire du premier coup qui était le slogan du projet Excellence Opérationnelle Démarche Performance.
Certains métiers sont devenus des BULLSHITS JOBS, que nous ne traduirons volontairement pas. Attention que tous ne le deviennent pas.
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L’avenir nous dira donc si le nouveau projet d’entreprise “Mission Décarbonation”, dans lequel nous pouvons lire une réorientation de nos pratiques de travail et habitudes, ainsi qu’une meilleure flexibilité de notre entreprise, permettra d’y remédier.
Si le mot décarbonatation est à la mode, en plus d’être un impératif pour nous permettre un avenir plus supportable, nous avons le sentiment que GRDF s’accapare ce slogan pour redorer, ou reverdir son blason.
La réduction de l’empreinte carbone est une absolue nécessité. Nous nous félicitons donc que GRDF vise une réduction de son impact carbone de 50% dans les 6 prochaines années. Nous notons toutefois, non sans un certain désappointement, que ce chiffre se base sur une année repère qui date de 2009… Au rythme du réchauffement climatique actuel, ces 15 ans nous ramènent à la dernière grande glaciation !
3/4 du chemin sont donc faits. Nous avons vraiment le sentiment que du marathon que nous nous promettons, on démarre la course au Kilomètre 29…. En nous accaparant la sueur et les efforts réalisés par d’autres.
Nous sommes bien entendus favorables à la chasse aux émissions de méthane, en rappelant que 0,7% du volume de gaz (1,5 Twh) acheminé par GRDF s’évapore de nos réseaux. Nous y voyons un rythme accru dans le renouvellement de nos réseaux et conduites. Nous sommes également favorables aux projets de rénovations thermiques des bâtiments dont de nombreux sites sont de vraies passoires thermiques.
Nous sommes en revanche plus inquiets sur certains pavés qui seront soumis à des coupes drastiques, tels que la chasse aux véhicules, non seulement les polluants, mais aussi leur nombre, ou à celle des surfaces des locaux.
Je vous remercie.
Lors de la Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail Centrale, la CGT vous a fait part de son inquiétude concernant la compatibilité du projet avec le respect de la réglementation routière. Vous nous avez répondu avoir demandé la validation de RSAFE à la Sécurité Routière. C’est donc naturellement que nous voulions que vous produisiez l’échange de mails ou de courriers à ce sujet. Nous avons demandé que cet échange soit annexé au dossier lorsque celui-ci serait présenté en CSE-C. Vous avez acquiescé. Or, nous constatons que cet échange ne figure pas dans le dossier présenté aujourd’hui. Vous vous êtes contentés de mettre ce qui semble être un extrait de cet échange dans le relevé de position de la CSSCT-C où il est indiqué que,si la tenue d’un téléphone en main est interdite par l’article R.412-6-1 du code de la route, le « fait d’annoter sur un téléphone ou un ordinateur est alors embêtant ». D’ailleurs, le contact vous répondant indique qu’il « lui semble » que le projet est conforme à la réglementation.
C’est hors sol et la CGT ne peut se contenter d’une telle réponse.
Mais qu’avez-vous demandé à la Sécurité Routière ? Leur avez-vous indiqué la taille de l’écran de la tablette Mint bien supérieure à un simple GPS ? Leur avez-vous indiqué, qu’au-delà d’indiquer la route, le logiciel allait également indiquer l’endroit de la canalisation ? Leur avez vous indiqué que la canalisation sera représentée, impliquant plus d’information à l’écran ? Leur avez-vous indiqué que l’opérateur devra faire des annotations régulières sur l’outil ? Car même si celui-ci doit les faire à l’arrêt, il devra tout de même s’arrêter de manière intempestive et le plus souvent en double file.
De plus, au sein même de vos équipes de direction, certains émettent des réserves. Nous pouvons voir apparaitre dans des comptes-rendus de visites prévention que des inquiétudes apparaissent quant à la monotonie de la future activité. Au lieu d’entendre d’un collègue « suis la voiture rouge », « après l’abri bus prends à gauche », le conducteur n’aura plus que des « tourner à droite » ou « tourner à gauche ». Des inquiétudes aussi quant à la vigilance car, avant, il y avait un conducteur pour gérer l’environnement et la circulation et un autre opérateur pour gérer le réseau, les indications mais également l’environnement. Avec votre projet, il n’y aura plus qu’un seul agent qui devra s’occuper de tout. Il en est de même lors des manœuvres, où le conducteur pouvait bénéficier de l’aide de l’opérateur. Demain, il sera seul dans des véhicules qui, parait-il,seront entièrement tôlés. Vous deviez d’ailleurs nous préciser la description des véhicules dans le dossier CSE-C. Il n’en est rien.
La médecine du travail est, elle aussi, dubitative. Elle fait part de son inquiétude quant à la monotonie et son impact sur le risque routier. Elle est inquiète par rapport à la charge mentale, non négligeable, liée à la double casquette qui pourrait avoir un impact important
sur la concentration. Si vous aviez indiqué noter le point en CSSCT-C, pas un mot ne figure dans le dossier CSE-C sur ces points.
Vous dites dans le chapitre 5 du dossier que le Document Unique d’Evaluation des Risques pourrait être modifié à l’issu du déploiement grande échelle. Si le DUER doit être modifié, il doit l’être au fil de l’eau sans attendre la fin du déploiement.
Vous indiquez que dans le VSR à deux, si l’un n’est pas là, le VSR est « KO ». Je vous rassure, avec le VSR à un, si l’agent n’est pas là, le VSR sera toujours KO.
La CGT vous propose plutôt de rester à deux agents et de former les deux à être opérateurs. Ainsi, ils pourront changer de place entre le matin et l’après-midi, voire même en milieu de demi-journée, éradiquant de fait la monotonie ou l’inconfort des places arrière évoqué dans le dossier. Il serait même possible, comme c’est déjà le cas, de trouver quelqu’un pour tenir le rôle de conducteur à la dernière minute en cas d’absences ponctuelles et imprévues de l’un des deux. Avec la solution CGT, plus de VSR KO. Que des VSR OK.
Comment seront gérées les larges rues avec une seule canalisation mais avec des branchements de chaque côté ?
Avant, l’opérateur à l’arrière pouvait s’en apercevoir. Demain, d’après vos explications, il devra s’en apercevoir lors de la préparation avant de partir. Cela n’explique toujours pas commet RSAFE va savoir qu’il faut faire un passage dans un sens et un passage dans l’autre dans de tels cas ?
Nous nous félicitons que le projet RSAFE vous fasse enfin prendre conscience de la nécessité de valoriser le métier d’opérateur VSR réclamé depuis de nombreuses années par la CGT (Chapitres 5.7). Nous vous demanderons à cette occasion la fiche de poste de ce métier. Il n’est pas entendable qu’en fonction de l’endroit où l’on réalise cette activité, les postes d’opérateur soient tantôt en plage H, tantôt en Plage G.
Nous vous demandons que ce dossier passe pour information dans les CSE-E concernés AVANT le déploiement.