Les comptes rendus

Cse-C n°14 du 16 septembre 2020

16/09/2020

Y’a-t-il un pilote à ENGIE ? Un saccage social et industriel en vue ! […] 
VEOLIA met 10 milliards d’euros pour racheter la part de SUEZ dans le Groupe ENGIE. L’opération « SONATE » est lancée. […]
Indicent Biométhane en Bretagne. Que fait GRDF qui mise sur le BIOMETHANE ?  […] 
Prime COVID : oui, mais distribué à la tête ! […] 

Appel à la Grève jeudi 17 septembre 2020

Les points abordés dans ce CSE Central : la Gestion de la crise sanitaire et la Situation économique et financière de GRDF

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1. COVID-19 : Note de service et Suivi de la gestion de la crise sanitaire du covid-19 et de la reprise d’activité

Téléchargez la déclaration sur ce point COVID-19

Depuis le début, la CGT regrette que certaines fiches réflexes sont infantilisantes et que d’autres sont, au contraire,
très légères.

Sur ce second point, aucune fiche n’encadre l’organisation du travail avec les nouveaux risques générés par le fonctionnement dégradé de l’entreprise. La perte de repères liée à l’incertitude et à la peur ainsi que les mesures sanitaires peuvent être la cause de risques supplémentaires et nous font craindre, de fait, un accroissement des risques psychosociaux. De plus, la manière dont le protocole sanitaire est appliqué fait peser sur les agents les obligations de résultat en matière de santé qui étaient jusqu’ici de la seule responsabilité de l’employeur.

Trop d’agents se sont senti isolés pendant le confinement malgré les réunions téléphoniques et les outils mis en place par la direction qui ont été considérés comme oppressants et inutiles pour la plupart.

La résurgence de risques psychosociaux et d’inquiétudes commence à croître avec le retour des agents sur leur site de travail.

De plus l’effort demandé aux agents pour rattraper le retard aura un impact sur les résultats en termes de prévention santé sécurité et sur les collectifs de travail.

Le point sur les accidents du travail est biaisé par le confinement. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes certes en-dessous des chiffres de l’année dernière mais il s’agit d’une vision en trompe l’oeil.

La CGT doute de la prise en compte des nouvelles contraintes COVID-19 sur les réorganisations et les projets immobiliers en cours partout dans les régions.

2. Situation économique et financière

Téléchargez la déclaration sur la situation économique et financière

GRDF, une entreprise aux reins solides…
Un nombre d’usagers en augmentation, supérieur aux prévisions de l’ATRD, avec plus de 11 millions d’abonnés.

GRDF, une entreprise qui génère du cash…
Une trésorerie élevée et qui devrait se maintenir en 2020. Cet investissement massif doit répondre à des enjeux d’avenir pour l’entreprise comme celui sur le biométhane.
Malheureusement, nous constatons que l’investissement dans ce domaine réalisé en 2019 est nettement inférieur au budget prévisionnel. Probablement impacté par les projections peu ambitieuses des pouvoirs publics, le budget 2020 est inférieur de 8 millions par rapport au budget 2019. La limitation des investissements de GRDF dans le biométhane n’est pas pour arranger les affaires.

GRDF, une entreprise rentable…
Une rentabilité supérieure supérieure à celle prévue par le tarif. Certes il y a eu de nouveaux abonnés, mais l’écart s’explique surtout par une sous-consommation de l’enveloppe allouée à l’exploitation. Il n’est donc pas étonnant, même si cela est regrettable, que la CRE ne soit pas favorable à une hausse du tarif que demande GRDF.

GRDF, une entreprise qui fait rêver les fonds de pension…
Même si nous constatons une baisse du taux de la rémunération des investissements voulue pas le régulateur au regard du niveau du risque encouru par l’actionnaire, GRDF continue de bien rincer ses actionnaires à 4,1% contre 5% auparavant.

Bref, GRDF est une entreprise qui bénéficie des avantages d’un monopole naturel et d’un modèle économique stable et sécurisé par le tarif, mais qui souffre d’arbitrages au seul profit de l’actionnaire.
La CGT sera là pour veiller à ce que la baisse de la rémunération de l’actionnaire ne soit pas une nouvelle fois compensée par des économies supplémentaires supportées par les usagers et les agents.

Impacts du COVID
GRDF a bloqué 150 millions d’euros pour faire face à la crise.
À fin août, l’impact est de 25,9 millions d’euros de perte, soit 1,5% de l’EBITDA… pas grand-chose pour ainsi dire.
La direction n’a pas souhaité répondre.
Rappelons que GRDF a généré plus de 306 millions de bénéfice sur l’exercice 2019.

Déclaration liminaire lue à l'ouverture de séance

Téléchargez la déclaration liminaire CSE-C GRDF n°14

Monsieur Le Président

 

Décision stratégique d’ENGIE pour découper le groupe, plus de 2/3 des salariés sur la sellette

Cet été ENGIE a publié ses nouvelles orientations stratégiques qui s’orientent vers les services mettant en second plan la gestion du GAZ. Pendant plusieurs années, la Direction nous a assuré que le rebond ne pouvait venir que des solutions. En décembre 2019, on annonçait la séparation des réseaux de GAZ et le développement accru de la partie « Services ».

En mai de cette année, ENGIE prend une toute nouvelle direction en recentrant le Groupe vers le GAZ et les ENR. La CGT avait alors alerté sur les velléités de la Direction de supprimer plus de 15 000 postes dans le monde, dont 9 000 en France avec un possible démantèlement du Groupe.

Malheureusement nos inquiétudes se confirmèrent. Dans son communiqué de presse du 31 juillet puis lors de son interview du 1er août, le Président du CA du Groupe annonce froidement que : « deux tiers de nos activités sont plus éloignés du cœur du Groupe comme le montage électrique ou d’air conditionné et toutes les activités de Facility Management », précisant que cela représente environ 13 milliards ne parlant évidemment pas de l’impact social que cela engendre.

On nous annonce une mise sous revue stratégique de ces différentes activités de services, sans bien sûr dire qu’il faut comprendre : préparation d’une cession car il faut préciser que se séparer de 2/3 des solutions client revient à supprimer plus de 60 000 postes que ce soit chez INEO, AXIMA, COFELY ou ENDEL.

Non seulement cela serait un véritable saccage social et industriel, mais aussi un affaiblissement complet du Groupe.

La FNME CGT a alerté le Groupe que le fait de modifier tous les trimestres sa stratégie et ses orientations génère une incertitude, une anxiété et une perte de confiance pour les salariés, mais également pour nos marchés car personne ne comprend où va le Groupe.

 

Engie serait-elle en danger ? Offensive de VEOLIA sur SUEZ !

L’opération vise à faire fusionner les deux géants français de l’environnement, présents sur les mêmes métiers de la gestion de l’eau, des déchets et des services à l’énergie.

Cet été, une partition s’est jouée dans le plus grand des secrets avant de résonner début septembre dans l’actualité. À savoir, l’opération « sonate », de son nom de code, désignant l’offensive de Veolia sur Suez. Avec pour chacun des protagonistes un pseudonyme : « Vivaldi » pour Veolia, « Schubert » pour Suez, « Elgar » pour Engie…

Son objectif : fusionner les deux géants français de l’environnement, présents sur les mêmes métiers que sont la gestion de l’eau, les déchets et les services à l’énergie.

Il y a sept mois, lorsque Veolia présentait son plan stratégique 2020-2023, les ambitions du groupe étaient claires. Plusieurs actifs allaient être cédés (environ 3 milliards de cessions envisagées dans des activités matures telles que la collecte des déchets, la construction des usines de traitement de l’eau) afin de pouvoir se concentrer sur d’autres activités, comme le traitement des déchets dangereux ou le recyclage du plastique.

Finalement, Veolia vient de déposer « une offre à 10 milliards d’euros pour s’attaquer à son double. Très différent de la stratégie annoncée en février dernier. Une volte-face étonnante donc, même s’il y avait eu une première tentative de fusion en 2012 bien différente à l’époque puisque c’était Suez qui avait cherché à séduire Veolia.

L’offensive de Veolia sur Suez relève en réalité de « l’opportunisme » après que le Président d’Engie, Jean-Pierre Clamadieu, a annoncé fin juillet que l’énergéticien, qui jusqu’ici se contentait du statu quo, mettait en vente sa participation de 32 % dans Suez.

 

Engie vend sa participation !

Au fil des années, Engie est devenu un groupe très hétérogène. D’après les économistes le Groupe aurait besoin de simplifier sa structure et de faire le ménage dans son portefeuille. Stratégie que Jean-Pierre Clamadieu, patron d’Engie, a précisée fin juillet, à l’annonce de la vente de la participation dans Suez.

L’objectif : se séparer de plusieurs activités de service jugées peu rentables et parfois trop hétéroclites. Pour preuve, en plus de l’eau, du nucléaire et du gaz, Engie est aussi présent dans la gestion d’hôpitaux ou d’universités, les économies d’énergie, les installations électriques, la gestion de prisons privées ou encore l’élagage d’arbres.

Véolia a donc l’attention d’acquérir 30% du capital de SUEZ mis en vente par ENGIE.

La CGT alerte que dans ce genre de transaction financière, qui ne sont ni plus ni moins que des opérations capitalistiques, les salariés ne doivent en aucun cas être la variable d’ajustement de choix politiques, de stratégie de Groupe, de luttes entre sociétés privées dictés par le profit pour satisfaire le monde de la finance.

Dans cet univers impitoyable de la conquête aux profits, les Fédérations CGT Services Publics, Constructions, Transports, Energie et Métallurgie, ont décidés d’unir leurs moyens et leurs forces d’action dans l’intérêt général des salariés et des citoyens.

 

Mais que s’est-il passé en Bretagne cet été ?

Dans le Finistère la fuite d’une cuve de méthanisation à l’origine d’une pollution de l’Aulne.

Une pollution de l’Aulne a eu lieu le 20 août, dans le Finistère, touchant le réseau de distribution d’eau potable. En cause : une défaillance électronique sur l’une des cuves de la centrale de biométhane de Châteaulin. La consommation d’eau potable a été restreinte sur certaines communes. Selon un arrêté de la préfecture du Finistère, l’eau du robinet n’était plus bonne à boire dans cinquante communes du département à cause de cette pollution de l’Aulne due à une concentration élevée en ammoniaque constatée par l’usine d’eau potable de Coatigrac’h, à Châteaulin. Cette usine, propriété du syndicat mixte de l’Aulne (SMA), a été mise à l’arrêt.

À l’origine de cette présence d’ammoniaque dans l’Aulne : 400 m3 de digestat (soit 400.000 litres), des résidus de méthanisation de matières organiques naturelles qui proviennent de la centrale de production de biométhane de Kastellin, exploitée par le groupe Engie.

Une défaillance du système électronique sur l’une des cuves contenant du digestat a entraîné, dans la soirée du 17 août, un débordement. Les résidus se sont déversés dans le bassin d’orage de la centrale, là où sont stockées les eaux pluviales, avant de s’écouler vers l’Aulne. Cette centrale biogaz est située à un kilomètre du fleuve côtier et en amont de l’usine d’eau potable.

Le BIOMETANE faisant partie prenante des orientations stratégiques de GRDF, il serait peut-être opportun M. Le Président de prévoir dans les travaux du CSE C de GRDF un point d’information sur la situation du BIOMETANE dans l’entreprise tant sur le point économique, développement, investissement que sur le point organisationnel RH.

 

Dialogue social

Cet été 3 Accords ont été signés, Abondement, Intéressement, mesure RH COVID. Après avoir utilisé la signature de notre DSC, Sébastien RAYA afin d’inciter les autres Organisations Syndicales à les signer, ces 3 Accords se mettent en place dans l’Entreprise surtout celui qui accompagne le PRA soit l’Accord RH COVID. Après que les manageurs de proximité en région aient expliqué aux agents techniques de terrain qu’ils n’auront rien, bien qu’ils aient été sur le front toute la période du confinement mettant en danger leur santé et celle de leur famille, on leur explique tout simplement qu’en fait ils ont exercé normalement leur activité ; précisant que ceux qui ont été le plus sollicités et ceux qui ont le plus donné durant cette période étaient le management lui-même. Cela a eu pour effet une colère légitime des agents techniques de terrain.

Rappelons quand même Monsieur Le Président que se sont eux qui étaient dehors, en contact avec l’extérieur alors que tout le monde était chez soi, se sont eux qui ont dû apprendre à travailler autrement avec toutes les mesures de protection sanitaires sans compter le nettoyage des outils, des véhicules, des EPI…. Alors que l’on ne vient pas nous dire qu’ils ont exercé normalement leur activité car nous aussi cela nous met en colère d’entendre ce genre d’affabulations !!

Afin d’apaiser les tensions actuelles et la colère des collègues, nous vous alertons sur deux points ; le premier sur le fait de demander aux Régions d’être attentives et appliquée sur l’application des critères pour la partie financière de cet Accord, le second sur votre réponse positive à notre demande d’avenant de cet Accord sur son Article 5.

Comptant sur votre volonté à ce que tous les collègues retrouvent une sérénité au travail. Nous sommes persuadés que vous ne souhaitez pas de préavis de grève sur le sujet !

 

Appel à la grève le jeudi 17 septembre !

Le pouvoir néolibéral aux commandes, depuis des années, saisit l’épidémie COVID pour accélérer la casse des emplois, des droits et des conquis sociaux.

 

Petite liste des attaques du secteur des Mines et de l’Énergie :

  • Désintégration d’un modèle industriel intégré et optimisé
  • Explosion du temps de travail et du stress
  • Explosion des collectifs de travail
  • Augmentation des factures pour les usagers
  • Augmentation de la précarité énergétique
  • Mise en danger de la sécurité d’approvisionnement en électricité et en gaz
  • Destruction méthodique du Service Public de l’électricité et du gaz
  • Externalisation des activités et augmentation de la sous-traitance en cascade
  • Baisse massive des effectifs et perte des compétences industrielles
  • Abandon des soignants de la CANSSM
  • Perte constante du pouvoir d’achat depuis des années
  • Attaques régulières et sournoises des Statuts et des Agents
  • Attaque du système de retraite solidaire par répartition
  • Attaque de la sécurité et protection sociale (CAMIEG et MUTIEG)

 

Sans oublier les décisions dogmatiques irresponsables de fermeture/arrêt (Fessenheim, Astrid, parc charbon, agences dans les territoires…), l’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques, les plans de licenciements, les plans d’économies, les réorganisations débiles et les bureaux imaginés par des pseudo-ergonomes !

Alors, que faisons-nous ? Subir cette destruction que les directions appliquent en pitoyables exécutants du système ? Ils n’ont aucun remords à nous broyer : ils sont la classe et la caste méprisante de la domination. Les profits, les milliards, c’est pour eux !

Tout serait toujours de notre faute alors que ce sont eux les vrais destructeurs d’un système social et solidaire !

 

La FNME CGT, organisation syndicale de lutte des classes, ne laissera pas les travailleurs se faire tondre : trop, c’est trop !

NON à la casse sociale et industrielle !

NON à la précarisation !

NON à la passivité !

OUI à l’action !

 

Un autre monde est possible, nous avons des solutions humaines, sociales, solidaires, justes, équitables et respectueuses de l’environnement pour sortir de la crise.

 

Alors mobilisons-nous, résistons, luttons, toutes et tous dans la rue en grève demain !!

 

Pour conclure, Monsieur Le Président, je vous le dis souvent, mais c’est parce qu’à la CGT nous en sommes convaincus : NOUS TRAVAILLONS, NOUS PRODUISONS, NOUS DÉCIDONS.

 

À Paris,

Le 16 septembre 2020

Point 1 : déclaration sur la gestion de la crise sanitaire

Téléchargez la déclaration COVID-19

Monsieur le Président,

Il nous est présenté ce jour un énième point Covid-19. Comme depuis le début, certains points évoqués dans les fiches réflexes nous semblent infantilisants alors que d’autres nous paraissent légers.

En effet, aucune charge de travail n’a été évaluée dans les CSE en région, les nouveaux risques générés par le fonctionnement dégradé de l’entreprise dans le contexte de reprise n’ont pas été pris en compte dans l’organisation du travail. La perte de repères liée à l’incertitude et la peur ainsi que les mesures sanitaires qui peuvent être la cause de risques supplémentaires nous font craindre de fait, un accroissement des risques psychosociaux. D’autant que la manière dont le protocole sanitaire est appliqué fait peser sur les agents les obligations de résultat en matière de santé qui sont de la responsabilité de l’employeur.

Beaucoup d’agents se sont aussi sentis isolés pendant cette période de confinement malgré les réunions téléphoniques du management et les outils mis en place par la Direction considérés comme oppressants et inutiles. La résurgence de risques psychosociaux et d’inquiétudes apparaît également avec le retour des agents sur leur site de travail. Les salariés s’interrogent autant sur le volet humain que sur le volet organisationnel de leur reprise en “mode normal” de leur activité. Nous attendons de votre part de la transparence quant aux moyens mis en place pour permettre un retour en toute sécurité.

De plus, la réalité du terrain diffère largement des consignes et autres modes opératoires émanant du national, il serait de bon ton de vous assurer de la bonne compréhension de ceux-ci par les managers en régions afin qu’ils portent un message cohérent.

L’effort que vous allez demander aux agents pour rattraper le retard causé par le confinement peut aussi avoir un impact sur les résultats en termes de prévention santé sécurité et sur les collectifs de travail. Concernant les accidents du travail, on pourrait croire qu’ils sont en dessous des chiffres de l’année précédente, mais cela est dû au confinement. C’est une vision en trompe-l’œil !

Nous doutons également de la prise en compte des contraintes Covid-19 (incompatibles avec une réduction des coûts) sur les réorganisations et les projets immobiliers en cours dans toutes les régions. Nous avons du mal à comprendre votre logique et votre vision du service public.

Enfin les élus CGT au CSE-C, regrettent une nouvelle fois l’inertie de la direction quant à l’application du protocole sanitaire national devant être effective dans les entreprises depuis le 1er septembre, il aura fallu attendre la veille d’un CSE-C pour qu’une note adjonction concernant le port du masque soit intégrée au règlement intérieur de GRDF !

À Paris,

Le 16 septembre 2020

Point 2 : déclaration sur la situation économique et financière de GRDF

Téléchargez la déclaration sur situation économique et financière de GRDF

Monsieur le Président,

 

Après les échanges lors de la commission économique du CSE-C de GRDF et après la présentation de ce point en séance tant par des éléments portés par la Direction que par le rapport d’expertise du cabinet 3E, les élus du personnel CGT souhaitent vous faire part d’une analyse rapide sur la partie comptes 2019 et budget prévisionnel 2020.

 

GRDF, une entreprise aux reins solides… Malgré une augmentation du nombre d’usagers plus faible que les années précédentes, le nombre d’abonnés, plus de 11 millions de clients, est supérieur à la prévision ATRD. Toutefois, avec la crise COVID, on peut s’interroger sur la poursuite de cette dynamique.

 

GRDF, une entreprise qui génère du cash… La génération de trésorerie en 2019 reste élevée et devrait se maintenir en 2020.

En effet, elle permet de couvrir 1 milliard d’euros d’investissement en moyenne ces dernières années et d’assurer à partir de 2018 une remontée à l’actionnaire d’environ 600 millions d’euros (dividendes + remboursement de la prime d’émission).

Cet investissement massif doit répondre à des enjeux d’avenir pour l’entreprise comme celui sur le biométhane.

Malheureusement, nous constatons que l’investissement dans ce domaine réalisé en 2019 est nettement inférieur au budget prévisionnel. Probablement impacté par les projections peu ambitieuses des pouvoirs publics, le budget 2020 est inférieur de 8 millions par rapport au budget 2019. La limitation des investissements de GRDF dans le biométhane n’est pas pour arranger les affaires.

 

GRDF, une entreprise rentable… Comme tous les ans, on constate que la rentabilité de l’entreprise est supérieure à la rentabilité normative prévue par le tarif. Si l’évolution du nombre d’abonnés y a contribué, la part la plus importante de l’écart est expliquée par une sous-consommation de l’enveloppe allouée à l’exploitation.

Il n’est donc pas étonnant, même si c’est regrettable, de constater que la CRE ne répond pas favorablement à la demande de GRDF sur les hausses en la matière.

 

GRDF, une entreprise qui fait rêver les fonds de pension… Le prévisionnel des résultats de l’année 2020 est en recul par rapport à 2019 principalement sous l’effet de la baisse de la rémunération des actifs. Cette rémunération reste néanmoins attractive au regard de la baisse des taux d’imposition et d’intérêts.

Le recul du résultat n’est pas une conséquence de la dégradation de la performance de l’entreprise, mais une révision à la baisse du taux de rémunération voulue par le régulateur considérant que les investissements étaient trop rémunérés au regard du risque encouru par l’actionnaire (passage de 5% à 4,1% ce qui reste très confortable).

 

Bref, GRDF, une entreprise qui bénéficie des avantages d’un monopole naturel et d’un modèle économique stable et sécurisé par le tarif mais qui souffre d’arbitrages au seul profit de l’actionnaire.

Toutefois, la CGT sera là pour veiller à ce que la baisse de la rémunération de l’actionnaire ne soit pas une nouvelle fois compensée par des économies supplémentaires supportées par les usagers et les agents.

 

Dans ce même point, vous nous avez exposé un point sur les impacts COVID à fin Août 2020.

 

À la suite de la demande des Organisations Syndicales, vous avez inclus dans votre état des lieux les économies que GRDF a fait suite à la crise sanitaire. Nous sommes actuellement à fin Août 2020, donc à un point d’étape, il faudra nécessairement avoir ce même regard sur l’ensemble de l’année 2020 en termes de bilan. Le montant de ces économies s’élève pour le moment à 28 millions d’euros. Cela est sans compter le retrait des dépenses de la restauration puisqu’à fin Août 2020, l’entreprise est à 400 000 euros de dépenses par rapport à 2019 où elle était à 1 200 000 euros, soit un gain de 750 000 euros estimé à l’heure actuelle. Petit aparté, cette donnée nous a été transmise lors de la Commission Économique d’hier mais n’apparaît pas dans les documents présentés aux membres du CSE C.

 

Dans son document de présentation, la Direction conclut à un impact global de 71 millions d’euros estimés à date du COVID sur les comptes 2020 sauf que dans son calcul pour l’amener à cette somme, la Direction a oublié de déduire certains aspects financiers, ceux qui seront couverts par le TARIF, soit en prévision environ 45,1 millions d’euros ce qui revient en réalité pour l’instant dans la projection une perte économique pérenne de 25,9 millions d’euros, soit 1,5% de l’EBITDA, donc au final, pas grand-chose.

 

Parallèlement à ça, nous savons que l’Entreprise a bloqué 150 millions d’euros pour faire face à la crise sanitaire COVID -19. Or pour le moment, l’impact révisé serait plutôt de l’ordre de 25,9 millions d’euros, qu’allez-vous donc faire des 125 millions restants ?

 

À Paris,

Le 16 septembre 2020