21/06/2017
La CGT n’est pas dupe !
Les délégations CGT et FO ont quitté la séance,
les délégations CFE-CGC et CFDT sont restées !
La situation économique et financière de GRDF comme les orientations stratégiques prises par la Direction fait apparaître une gestion de l’entreprise entièrement orientée dans l’intérêt de l’actionnaire, aux dépens des usagers comme des Agents.
Pour commencer, à un moment où nos résultats n’ont jamais été aussi élevés (avec un EBITDA de 1,8 milliard et un résultat net récurrent de 646 millions d’euros), nous remarquons comme chaque année un retard par rapport à la trajectoire budgétaire des effectifs : plus de 200 agents statutaires manquent à l’effectif dans un contexte de projets à fort enjeu pour l’entreprise comme Gazpar et EOAI.
Les chiffres des premiers mois de l’année 2017 confirment cette tendance et écartent l’hypothèse d’un creux d’effectif conjoncturel malgré qu’il soit compliqué avec la clé de répartition d’avoir une visibilité précise entre Enedis et GRDF. […]
Un exemple flagrant le démontre : 1,8 M€ ont soi-disant servi en 2016 à financer les primes EOAI (1 500 €) et donc correspondraient au versement à 1 200 Agents. Or, nous sommes loin du compte puisque dans les derniers comités de suivi, à peine 700 Agents avaient bénéficié de cette mesure (où sont passés les 750 000 € manquants ?). […]
Vous comprenez alors l’impérieuse nécessité d’entrer rapidement en négociation pour un accord GPEC à GRDF, comme l’a demandé l’organisation syndicale CGT, par l’intermédiaire de plusieurs courriers, à l ‘adresse du Directeur Général de l’entreprise. Ceci d’autant plus qu’il ressort d’une étude interne que les taux de renouvellement dans les 10 ans qui viennent sont alarmants.
En effet, du collège exécution au collège cadre, ils sont respectivement de 62 %, 56% et 48 %, ceci alors qu’un taux de remplacement normal pour une même période devrait être au maximum de 30 %. Il y a donc urgence à travailler efficacement sur cette problématique du renouvellement des compétences à GRDF. […]
Concernant le point 3 « dossier AIPR » initié et mis à l’ordre du jour par la seule CGT, la délégation n’ayant pu s’exprimer, vous informe de ce qu’elle aurait porté sur ce point dans la déclaration
Un mail du RS CGT du CCE de GRDF sera envoyé au Directeur Général, Mr Edouard Sauvage, avec l’ensemble de nos contributions, en exigeant d’avoir des réponses à nos questionnements. Pour cela le secrétaire de l’organisme sera sollicité par notre délégation afin de porter ce point dans un prochain ordre du jour et d’avoir les réponses attendues lors d’une séance plénière.
La situation économique et financière de GRDF comme des orientations stratégiques prises par la Direction fait apparaître une gestion de l’entreprise entièrement orientée dans l’intérêt de l’actionnaire, aux dépens des usagers comme des Agents.
Pour commencer, à un moment où nos résultats n’ont jamais été aussi élevés (avec un EBITDA de 1,8 milliard et un résultat net récurrent de 646 millions d’euros), nous remarquons comme chaque année un retard par rapport à la trajectoire budgétaire des effectifs : plus de 200 agents statutaires manquent à l’effectif dans un contexte de projets à fort enjeu pour l’entreprise comme Gazpar et EOAI. Les chiffres des premiers mois de l’année 2017 confirment cette tendance et écartent l’hypothèse d’un creux d’effectif conjoncturel malgré qu’il soit compliqué avec la clé de répartition d’avoir une visibilité précise entre Enedis et GRDF.
Nous remarquons en outre que GRDF a sous-consommé l’enveloppe de charges d’exploitation allouée par le tarif avec un écart de près de 22 millions sur les frais de personnel. La proposition de SNB à 0% l’année ayant suivi la constatation de cette économie est de ce point de vue significatif de l’état d’esprit de l’employeur.
La question des frais de siège est elle aussi parlante. La CRE a fini par mettre fin en 2016 à ce dividende déguisé, ce qui a empêché le Groupe de ponctionner près de 16 millions sur le résultat du distributeur de manière injustifiée. Combien de dizaines voire de centaines de millions de frais de siège a-t-on indument fait payer aux usagers depuis 2008 ?
Nous déplorons par ailleurs qu’à un moment où la trésorerie disponible est de plus de 1,1 milliard, l’entreprise se permette de rater sa cible en matière d’investissements de développement, avec des retards non négligeables dans les domaines de la densification du réseau et la transition verte. Le distributeur qui contribue à hauteur de 16% à la génération de trésorerie du Groupe ne recueille que 6% de ses investissements de développement. Ce fait serait à lui seul révélateur de la position de GRDF dans la stratégie du Groupe : une machine à cash. Les 519 millions remontés en 2016 et le milliard prévu pour l’an prochain sont là pour en témoigner.
S’agissant du CICE, il n’a de toute évidence bénéficié qu’au seul actionnaire. Il est clair que toutes les dépenses présentées par la Direction comme étant le résultat de l’utilisation du CICE avaient en fait déjà été financées par les usagers à travers le tarif de distribution. Depuis 2013, ce sont donc plus de 40 M€ financés par les contribuables français qui sont directement allés augmenter les dividendes d’Engie.
Un bilan rapide permet en effet de constater que ce crédit d’impôt n’a pas pu profiter aux usagers sous forme de réduction de tarif puisqu’il n’avait pas été prévu par l’ATRD4. Il n’a pas plus contribué à créer des emplois, les effectifs ayant été presque tous les ans en-deçà de ce que prévoyait le régulateur et donc ce pourquoi payaient nos usagers. Il n’a donc servi qu’à une seule chose, augmenter la rentabilité –déjà trop élevée– pour l’actionnaire.
Un exemple flagrant le démontre : 1,8 M€ ont soi-disant servi en 2016 à financer les primes EOAI (1 500 €) et donc correspondraient au versement à 1 200 Agents. On est loin du compte puisque dans les derniers comités de suivi, à peine 700 Agents avaient bénéficié de cette mesure (où sont passés les 750 000 € manquants ?).
La CRE a dû faire le même constat que nous de l’usage pervers qui avait été fait du CICE avant de décider de confisquer, dans le but de faire baisser le tarif, le produit généré par ce mécanisme à partir de 2016 : le scandale aura quand même duré 3 ans.
Les orientations stratégiques prises et les trajectoires financières qui en découlent ne semblent pas annoncer une évolution de votre modèle de gestion.
La solidité financière du distributeur et la sécurité apportée par le tarif permettront de financer la croissance des investissements Gazpar pour lesquels Engie bénéficiera d’un taux bonifié. La pression maintenue sur les coûts et les agents devraient permettre la poursuite d’une politique outrancière de rémunération de l’actionnaire.
Le niveau des effectifs prévu pour 2020 serait par exemple inférieur à celui de 2015 malgré la croissance du nombre de clients et la réorganisation des activités d’intervention. Et encore ! Les écarts par rapport à la trajectoire prévisionnelle à date laissent penser que nous pourrions nous retrouver à des niveaux plus bas.
Vous nous proposez donc une stratégie qui se traduira par un maintien de la politique de distribution combiné à des augmentations pour les usagers et un recul de l’emploi statutaire à moyen terme.
De plus, cette stratégie ne pose pas le problème essentiel de la baisse continue des quantités acheminées. En effet, ni la croissance du biométhane, qui ne relancera pas la consommation mais ne fera que remplacer une source par une autre, ni le développement de l’usage mobilité, qui ne concernera que les flottes captives et non le marché de masse, ne sont des réponses à la hauteur de la baisse des consommations unitaires qui pourrait atteindre les 40% à long terme.
Si le mécanisme tarifaire n’évolue pas pour s’adapter à la baisse des consommations et qu’aucune réflexion sur nos métiers et nos produits ne s’engage dès aujourd’hui, nous pouvons craindre une érosion lente mais inéluctable de nos revenus. En attendant, Engie se servira 400 à 500 millions par an sans se poser de questions et privilégiera toujours l’actionnaire au détriment des investissements, des Agents et des Usagers. La stratégie du groupe est simple, je prends tout et plus.
Le plan stratégique prévoit à l’horizon 2018 une croissance significative en termes d’investissement puisque la hausse estimée serait de l’ordre de 20 %. Et cet effort d’investissement devrait se prolonger jusqu’en 2020.
De façon plus détaillée les domaines métiers qui vont bénéficier de cette stratégie d’investissement sont :
• l’adaptation et la sécurisation des réseaux
• les métiers liés à l’informatique avec une reconstruction prévue des SI historiques
• Gazpar
• les métiers en lien avec la transition énergétique.
Or le plan Emploi, lequel pour rappel, ne doit pas vous dispenser de présenter en IRP un dossier nommé Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences, reste très flou sur les évolutions d’effectifs projet par projet.
Ces informations nous permettraient pourtant de vérifier la cohérence entre la politique d’entreprise définie et sa mise en place à travers la GPEC.
D’autre part GRDF s’est engagée sur 12 items importants qui sont :
• Garantir la sécurité du réseau et contribuer à celle des usagers
• promouvoir une expérience client positive
• Agir pour une performance responsable et durable
• Développer, renouveler et valoriser les savoir-faire
• Être un acteur engagé dans la Transition énergétique
• construire avec les parties prenantes
• faire du réseau gaz un vecteur de la transition énergétique
• valoriser le gaz comme une énergie moderne
• enrichir le professionnalisme gazier
• réussir l’évolution des métiers et moderniser les méthodes de travail
• développer la notoriété et rajeunir la marque GRDF
• bâtir la confiance.
Il ne ressort de ces engagements aucune lisibilité dans votre dossier sur l’impact éventuel en termes de nombre d’emplois et de compétences requises pour y parvenir.
Entre ces divers engagements et l’augmentation des investissements précités, il devrait ressortir du dossier Plan Emploi / GPEC présenté, une courbe à la hausse en termes d’effectifs. Force est de constater que non seulement, le dossier reste très flou dans le détail des métiers mais en plus vous présentez une courbe d’emploi à la baisse à l’horizon 2021.
Quant aux compétences dont GRDF aura besoin demain, les grands axes d’adaptation ne sont pas présentés comme tel et ne permettent pas aux élus du CCE de vérifier, là encore, la cohérence des dossiers.
L’Autorisation d’Intervention à Proximité des Réseaux se met enfin en place ! En 2012 après la sortie du décret anti-endommagement, il a été constaté une baisse des dommages aux ouvrages des réseaux, en particulier sur les réseaux sensibles.
Cette baisse mettait en avant l’importance du décret et sa mise en oeuvre. Pour autant quelques années plus tard le nombre de Dommages, en particulier sur les réseaux gaz reste élevé. Devant cet état de fait, les acteurs des travaux à proximité des réseaux, sous la tutelle du gouvernement, faisaient le constat que trop peu de salariés concernés, en particulier pour les entreprises des travaux publics, connaissaient la réglementation issue du décret de 2012.
Il aura fallu attendre plus de 3 ans pour que la décision de vérifier les compétences des salariés concernés arrive. Même si la CGT s’interroge sur la pertinence d’avoir attendu aussi longtemps, nous notons une évolution significative en termes de sécurité. Mieux vaut tard que jamais !
Pour la CGT, cette AIPR a du sens et à ne pas en douter, permettra de professionnaliser et sensibiliser le plus grand nombre, à condition qu’elle soit connue et que l’examen se passe dans de bonnes conditions.
En effet, à optique 2018 c’est environ 800 000 à 1 million de salariés du public et du privé qui devront obtenir par le passage du QCM cette attestation. Pour l’heure, même si les chiffres que vous affichez dans votre document montrent un taux de réussite élevé, il n’en reste pas moins que ces éléments sont donnés sur la base d’un faible taux de participation.
En effet, encore trop peu d’entreprises et de collectivités locales ont pris la mesure de cette évolution réglementaire. Sur ce point, même si GRDF n’en est pas responsable, nous devons mettre tout en oeuvre pour accentuer les sensibilisations auprès des collectivités locales, mais aussi des entreprises du TP, en particulier celles qui travaillent pour nous.
Pour la CGT, l’externalisation des activités de GRDF, en particulier les travaux restent bien trop élevées ; nous tenions donc à vous rappeler que GRDF a l’obligation de s’assurer que les entreprises qui travaillent pour GRDF, aient les compétences nécessaires afin d’assurer au mieux la sécurité des biens et des personnes. Pour la CGT il y a encore trop de dommages évitables sur des Chantiers MOA GRDF.
Venons maintenant sur les dispositions mises en oeuvre de cette AIPR pour les agents de GRDF. Deux types d’AIPR sont proposés, le CONCEPTEUR en particulier pour les chargés d’affaires et l’AIPR OPERATEUR pour nos techniciens d’interventions Gaz. A la différence d’autres entreprises et exploitants de réseaux sensibles, nous avons la chance d’avoir ENERGY FORMATION agrée comme centre d’EXAMENS, de fait nous pouvons plus facilement maitriser le contenu, la volumétrie mais surtout la qualité des formations. Cette situation nous amène à vous poser les premières questions à savoir :
– Les régions ont-elles toutes bien fait le choix de diligenter les formations et le passage du QCM des agents par ENERGY FORMATION (ou collègues formateurs type « MERCURE ») ?
– Si tel n’est pas le cas, quelles sont les régions qui n’ont pas fait ce choix et quels en sont les motifs ?
Sur ce point et pour la CGT, il ne doit y avoir qu’une seule posture ! Celle d’une formation en amont du QCM faite en interne et le passage du QCM là aussi en interne.
Dans le document il est précisé que l’AIPR est valable 5 ans et est délivrée par l’employeur. Pouvez-vous nous en dire plus sur :
– Comment l’AIPR est ou sera délivrée, sur quel format et préciser qui délivrera (manageur première ligne, chef d’exploit,…) l’AIPR ?
– Par le fait qu’elle soit valable 5 ans, comme allons-nous gérer le flux des formations ainsi que les recyclages au terme de cette période de 5 ans ?
Il est aussi précisé que l’agent ayant un diplôme ou un certificat (voir listes des diplômes concernés sur le site du ministère) de moins de 5 ans n’a pas besoin de passer ce QCM. Pour la CGT même si nous pouvons comprendre cette mécanique il n’en reste pas moins important qu’une sensibilisation sur le décret reste nécessaire, de fait :
– N’est-il pas judicieux, d’inclure dans le cursus de formations de nos apprentis un moment spécifique sur cette question, et en leur faisant passer le QCM à l’issue ?
– Quel volume de formations supplémentaires est-il prévu pour les techniciens UCF qui vont rejoindre la DR dans le cadre du projet EOAI ?
Enfin sur la volumétrie à GRDF des formations et passages des QCM, vous êtes selon nous trop vague et la volumétrie trop faible, il est essentiel que GRDF fasse de cette AIPR une priorité.
Nous exigeons donc des éléments plus précis pour le prochain CCE ainsi que pour celui de décembre 2017, sur le nombre, le taux de réussite, mais aussi un tableau comparatif des coûts de formations avec le passage QCM entre la formation interne ou externe.
Vous l’aurez compris la CGT est et restera attachée à la formation et au professionnalisme des agents de GRDF ! Pour la CGT la sécurité n’a pas de prix, GRDF doit donc se donner les moyens pour que le programme de formations AIPR soit respecté. Nous exigeons en plus des présentations en CCE, que des points réguliers soient faits dans les CE et CHSCT locaux.