11/07/2019
Le Conseil d’Administration de GRDF a validé une trajectoire d’effectif de l’ordre de -1 % pour 2020 et pour les années suivantes en termes de productivité.
La FNME CGT a récupéré un document qui après validation du COMEX, en revendique quant à lui 3,5 % en 2020, et 2% les années suivantes! et cela se fera encore sur le dos des salariés
Questions du CCE au Conseil d’Administration de GRDF
1) Quelle appréciation portez-vous sur le projet de PPE et quels impacts aurait-il sur l’avenir du gaz en général et celui de GRDF en particulier s’il est adopté en l’état ?
2) Les dernières évolutions de l’environnement externe sont globalement défavorables au gaz : baisse des consommations de gaz prévue par le projet de PPE, Réglementation Environnementale moins favorable au développement du gaz dans le neuf à partir de 2021, aides d’État favorisant les conversions fioul/PAC électrique au détriment du gaz dans l’existant …
o Quels seront les impacts de ces évolutions sur le portefeuille clients et à quel horizon ?
o Les actions de fidélisation seront-elles suffisantes pour enrayer la dynamique défavorable ?
3) Le développement du gaz est fortement remis en question par les Pouvoirs Publics comme par le Régulateur : retrait des indicateurs de développement du Contrat de Service Public et remise en question du budget tarifaire de développement et de R&D dans le cadre des discussions ATRD6.
o Quels sont les impacts à prévoir sur l’entreprise ?
o Le verdissement du gaz supposant le maintien du parc clients (combiné à la baisse des consommations unitaires), la stratégie de l’entreprise ne serait-elle pas fortement mise à mal si ces risques se concrétisent ?
4) Les discussions en cours autour du prochain tarif de distribution ATRD6 font apparaître un risque sur le chiffre d’affaires et le résultat de l’ordre de 200-300 Millions d’€uros (remise en question des budget Développement et R&D, baisse du taux rémunération de la BAR…).
o Au regard du décalage entre les prévisions de GRDF et les orientations de la CRE et de la DGEC en matière d’investissements, de budget d’OPEX et de portefeuille clients, que comptez-vous faire pour faire aboutir le dossier tarifaire ?
o Que prévoyez-vous pour compenser une éventuelle baisse des ressources tarifaires ?
5) GRDF se fixe un objectif interne de 12 TWh de biométhane injectés dans le réseau en 2023. Par ailleurs, le plan d’investissement transmis au Régulateur dans le cadre des discussions ATRD6 prévoit 9 TWh injectés à cet horizon, ce qui pose question à la CRE au regard de la trajectoire prévue par les Pouvoirs Publics dans le cadre du projet de PPE (6 TWh en 2023). Le prochain tarif
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rémunèrera-t-il les investissements nécessaires au développement du biométhane ? Dans le cas contraire, ces investissements seraient-ils tout de même réalisés ?
6) La trajectoire affichée par le plan triennal d’investissement, bien qu’en croissance, est en écart global de -110 Millions d’€uros par rapport au précédent plan sur 2018-20201. Ce retrait concerne notamment les investissements de Modernisation du réseau : écart de -50,2 Millions d’€uros par rapport au plan triennal 2018-20.
o Comment ce retrait peut-il s’expliquer à un moment où GRDF est de plus en plus exposé sur la question de la Sécurité Industrielle ?
o Dans quelle mesure comptez-vous ajuster les effectifs pour faire face à la montée des enjeux de sécurité ?
7) Au regard du contexte externe pénalisant le développement du gaz et à la tension sur les ressources tarifaires, les trajectoires d’effectif figurant dans le dernier Plan Emploi sont-elles toujours d’actualité ?
8) Le dernier Plan Emploi prévoit une réduction des effectifs Exploitation-Maintenance de -6% (-79 parts gaz) à l’horizon 2023. Un tel retrait induirait un solde net entrées/sorties hors besoins de compétences de -245 PG, excédant le nombre de départs à la retraite. Comment cette évolution pourrait-elle s’expliquer ?
9) Le dernier Plan Emploi à 5 ans prévoit un recul des effectifs des Fonctions Support, de l’ordre de 20% à l’horizon 5 ans.
o Par quoi cette baisse est-elle justifiée ?
o Comment l’entreprise compte-t-elle assurer ces missions dans un tel contexte objectif ?
10) GRDF se fixe un objectif d’inversion de la tendance défavorable en matière de SST. Or, les effectifs QHSE diminuent depuis plusieurs années, et les Orientations Générales de Formation n’ont pas évolué en la matière. Comment expliquez-vous cette contradiction ?
11) Les trajectoires financières à moyen terme impliquent une consommation intégrale de la prime d’émission en 2021 qui aura pour conséquence de limiter fortement la capacité distributive de l’entreprise au-delà de cet horizon.
o Comment l’actionnaire réagit-il à cette perspective ?
o Des opérations de croissance externe sont-elles prévues ? Si oui, dans quels domaines et à quels horizons ?
12) Il existe pour ENGIE une incitation fiscale au maintien d’une participation dans GRDF au-dessus de 95%. Cette incitation, qui s’amenuise avec le temps, devrait disparaître en 2023. Comment la structure actionnariale pourrait-elle évoluer au-delà de cet horizon ?
13) Des élu(e)s du CCE sont en possession d’un document interne de l’entreprise, intitulé « Feuille De Route 2020-2023 », validé par le COMEX en février 2019, non communiqué dans la BDES. Ce document est relatif aux déclinaisons des Orientations Stratégiques par métier et prévoit un plan de réallocation des ressources de l’entreprise. Il impose aux DR, DCT et UON une productivité de
1 Écarts entre les chiffres du plan d’investissements 2018-2020 présenté en juin 2018 et : (i) les investissements réels pour l’année 2018 ; (ii) les prévisions mises à jour dans le cadre du présent plan triennal 2019-2021, pour les années 2019 et 2020.
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3,5 % en 2020 et 2% les années suivantes. Un cadrage national précis réalisé par le controlling et un cadrage quantitatif par métier devaient être validés le 24 juin.
o Le Conseil d’Administration a-t-il été informé de cette feuille de route qui anticipe un cadrage du groupe ENGIE en matière d’OPEX ?
o Par quoi cet objectif peut-il être justifié ?
o Comment expliquer l’écart entre les trajectoires financières validées par le Conseil d’Administration, intégrées au dossier CCE dans le cadre de la consultation sur les Orientations Stratégiques, et les objectifs affichés par ce document ? Pour rappel, le document communiqué au CCE ne prévoit que 0,8% de productivité par an au périmètre des charges de personnel.
o Ces écarts ne posent-ils pas la question de transparence de la gouvernance de l’entreprise et ne remettent-ils pas en cause la loyauté des documents transmis au Conseil d’Administration (comme au CCE) ?
o Ces objectifs ont-ils été intégrés au Plan d’Affaires communiqué au Régulateur dans le cadre des discussions tarifaires en cours ?
o La productivité imposée s’entendant sur un périmètre de charges d’exploitation hors Gazpar, Sat3llite, Biométhane, Redevances et Changement de gaz, quels sont les leviers que l’entreprise compte actionner pour atteindre cet objectif ?
Pour cette question n°13, le document « FDR 2020 – 2023 » de 19 pages sera transmis au Conseil d’Administration.
« GROS PAVÉ DANS LA MARE », PAR LES ÉLU(E)S CGT (La seule élue FO en séance, qui n’est pratiquement pas intervenue, n’a même pas attendu la fin des débats pour communiquer avec le personnel, et pour laisser croire que c’était son Organisation Syndicale qui était à l’initiative de cette révélation. Beau comportement déloyal, visant à tromper les agents, en vue des élections de novembre. Nous ne laisserons pas faire).
Les Orientations Stratégiques présentées en CCE et validées par le Conseil d’Administration de GRDF prévoyaient, en termes d’OPEX, une trajectoire d’effectif de -1% par an dans le Plan Emploi, ce à quoi nous nous opposons au regard des besoins d’effectifs que chacun peut observer dans les services.
En amont des débats en CCE sur les Orientations Stratégiques de GRDF, des syndiqués CGT nous avaient transmis un document confidentiel, découvert un jour, quelque part, posé sur une imprimante, un document destiné aux Directeurs en DR/DCT & UON, et intitulé « FDR [Feuille De Route] 2020-2023 – Décision COMEX [Comité Exécutif] du 25/02/2019 – Déclinaisons des orientations stratégiques
métiers – Plan de réallocation de ressources ».
Ce document confidentiel, qui a fait l’effet d’une bombe lorsqu’il a été produit en séance du CCE, prévoit une réallocation des ressources (joli nom pour dire « gain de productivité ») de -3,5 % en 2020 et -2% les autres années. Il démontre que la
Direction Générale de GRDF ment au personnel, et en particulier à nous, vos Représentants du Personnel, mais même au-delà, puisque les Administrateurs du Conseil d’Administration, qui ne sont pas salariés de GRDF, n’avaient pas l’info. C’est une démonstration implacable de la malhonnêteté de GRDF vis-à-vis de ses salariés et
des parties externes, y compris au moment des discussions actuelles sur le tarif d’acheminement ATRD6 avec la CRE et le Ministère. Alors ça sert à quoi de signer des « chartes éthiques » sur la loyauté, l’honnêteté, le respect des règlements, le respect des autres si, en réalité, la Direction elle-même ne la respecte pas, de surcroît lorsqu’il s’agit d’aborder des enjeux aussi importants ?
Pour y arriver, la Direction n’hésite pas à proposer des renoncements opérationnels, y compris en allègement du prescrit ! On comprend mieux, dès lors, pourquoi certains responsables n’hésitent pas à remettre en cause le prescrit pour réduire les temps d’interventions lors de dommages aux ouvrages, de processus de travail,
d’enregistrement des heures supplémentaires. On note même qu’il y a un cadrage du groupe ENGIE en matière d’OPEX, alors qu’officiellement, GRDF est indépendant du Groupe, c’est même le 5e pilier du Code de Bonne Conduite. Le document confidentiel
précise même qu’en fonction des décisions de la CRE sur les tarifs, les efforts de productivité pourraient évoluer, notamment au regard des attentes (comprendre « exigences » !) de l’Actionnaire. Dit autrement, pas question de baisser les remontées de dividendes.
Nous allons revenir sur ces questions avec la Direction, qui était assez anéantie en séance. Après avoir demandé une suspension sans apporter de réponses à nos questions légitimes, le Président BONNEAU est même allé jusqu’à affirmer que ce document n’était pas issu du COMEX ! « Courage, fuyons ! ». Les membres du CCE ont demandé à la Direction, comme le prévoit la Loi, de transmettre une série de questions au Conseil d’Administration de GRDF, dont une rédigée par les élu(e)s CGT pour les informer du contenu de ce document et leur demander de répondre point par point (voir pièce jointe).
Même si nous partageons l’objectif de verdissement du gaz, non seulement parce que c’est vital pour l’entreprise et ses agents, mais au-delà pour toute la Nation, dans l’objectif d’une transition énergétique bas-carbone et pour le rôle de stabilisateur puissant que doit jouer le gaz dans cette transition, nous nous sommes exprimés « CONTRE » ces Orientations. En effet, au-delà des seuls impacts sur la baisse des effectifs, que nous avons ainsi mis en évidence, l’environnement externe actuel défavorable au gaz nécessite justement de dédier davantage de moyens financiers
dans le biométhane d’une part, notamment en Recherche et Développement, mais aussi dans la maintenance et le renouvellement des ouvrages, pilier important du Projet d’Entreprise et des Orientations Stratégiques. Or, même s’ils augmentent chaque année, le plan triennal d’investissement réduit de 50 Millions d’€uros
les investissements par rapport à l’ancien plan, sur un volume de 800 Millions d’€uros sur 3 ans. Dit autrement, au lieu d’avoir 100 Millions d’€uros de plus sur 3 ans, il n’y aura que 50, ce qui représente une baisse de 6.2 %.
Au global, on assiste à un recalage à la baisse du plan triennal d’investissement de -110 Millions d’€uros par rapport au plan précédent, sur un montant total de 3 100 Millions d’€uros. Cette Orientation est vraiment très inquiétante et totalement injustifiable au regard des disponibilités financières de GRDF, lesquelles sont très
bonnes. Cela nous amène à penser que la Direction elle-même n’y croit plus vraiment, puisqu’on sait qu’elle discute pour essayer d’obtenir 9 TWh d’injection de biométhane au lieu des 12 qui sont prévus dans le projet d’Entreprise et que, dans le même temps, la PPE indique seulement 6 TWh (avis en pièce jointe).
Malgré une augmentation du solde client depuis 4 ans, l’orientation de GRDF laisse de côté les usagers à faible consommation qui, pour l’entreprise, sont « de faible valeur ». Pour la CGT, chaque usager est important, et l’entreprise doit appliquer
l’équité de traitement.
Pour 2018, la situation Économique et Financière de GRDF est en bonne santé : l’entreprise a réalisé un résultat net de 589 Millions d’euros !
Mais alors, où va l’argent ? Vers la sécurisation du réseau ? Il est redistribué aux agents ? À la contribution aux Activités Sociales et de Santé ? À l’augmentation des effectifs ? Non non ! Seuls l’Actionnaire et ENGIE bénéficient des bons résultats financiers.
Depuis 2016, ce sont plus de 2500 Millions d’euros qui ont été remontés au Groupe, et la prévision pour cette année s’élève à 589 Millions d’euros. La contribution de GRDF représente 20 % du bénéfice d’ENGIE avant impôts.
Pour autant, l’appétit vorace du Groupe ENGIE pourrait l’amener à vendre une part du capital de GRDF, juste pour faire encore plus de profits.
Les élu(e)s CGT du CCE ne peuvent cautionner cette gestion d’un Service Public dans le seul intérêt de l’Actionnaire. Ils et elles émettent donc un avis négatif sur ce dossier.
Les élus CGT constatent une baisse de la maintenance réalisée en interne par nos gaziers en Protection Cathodique (de 10%) et une ré-internalisation des Branchements Collectifs (de 8%). La répartition de la maintenance interne/sous-traitance reste stable sur l’ensemble des ouvrages.
Il existe des écarts très importants dans le nombre d’anomalies détectées, traitées ou non traitées, entre les différentes Directions Réseaux qui seraient dus, d’après la Direction, aux mouvements sociaux du printemps 2018, ce que nous contestons. La Direction Nationale de GRDF continue de criminaliser les agents qui se battent pour faire valoir leurs droits et reconnaissances. Pour exemple, en maintenance CI/CM, la Région qui en a remonté le plus est à 6000, quand une autre Région n’en a que 200. Nous réaffirmons qu’il est essentiel de faire remonter toutes les anomalies dans l’outil GMAO, qu’elles aient été traitées ou pas sur place. Un portage fort doit être fait par les Directions en ce sens. Mais pour que tous les acteurs en soient convaincus, il faut porter le sens de la maintenance aux agents, son importance de sécurité publique, et donc dispenser les formations adéquates. La politique du chiffre personnalisée est néfaste pour la sécurité publique et les conditions de travail.
Depuis trop longtemps, les élus CGT alertent la Direction de GRDF sur le stock d’anomalies non traitées très important. D’ailleurs, en 2018, il a continué d’augmenter alors qu’il y a de moins en moins d’anomalies détectées par ailleurs. Enfin, la Direction nous annonce un plan pluriannuel de résorption du « restant à traiter », en priorité sur les ouvrages CI/CM, là où elles sont les plus nombreuses. Les représentant(e)s CGT ne peuvent que se satisfaire de cette décision ! Espérons que les moyens humains et financiers y soient associés… Soyez assurés que la CGT y veillera !
Mais combien « d’accès impossible », de « non accessibilité » à certaines parties des CI/CM, au moment de la maintenance préventive, ne sont pas enregistrés en anomalies ? Alors que cela peut masquer une défaillance à délai prescrit, comme de la corrosion, une pénétration non étanche ou un problème d’aération ou ventilation. Les élu(e)s CGT l’ont déjà réclamé l’an dernier : il faut relever le niveau d’exigence des accès impossibles et les classifier en « Prescrit » à minima 2. Il en va de la sécurité de nos installations !!! La Direction nous dit y réfléchir sérieusement. Imaginez un accident grave où l’on découvrirait une pénétration de conduite d’immeuble non étanche, qui serait à l’origine d’une accumulation de gaz en cave alors que l’agent qui serait passé en maintenance préventive aurait signalé un accès impossible ou, pire, n’aurait rien remonté du tout. Dans les deux cas, la responsabilité de l’Entreprise serait recherchée, mais dans un second temps, c’est bien l’agent qui serait particulièrement pointé par la Direction, pour faute, puisque c’est lui qui serait passé le dernier.
Il est aussi regrettable de constater que la maintenance de certains ouvrages n’est pas réalisée à 100% (VPEI, CI/CM, Postes de Livraison). Mais c’était prévisible, étant donné les différentes réorganisations, dont celle d’EOAI qui a notamment engendré une organisation saccadée des interventions du fait de la prégnance des activités de type RDV Clientèle, en particulier en CI/CM.
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De fait, dans de nombreuses Agence d’Intervention, la maintenance est considérée comme un simple élément de « complétude », car activité dite « délibérée ». C’est aussi un des facteurs importants de la dégradation de la qualité de la maintenance et de sa traçabilité. C’est symptomatique de la déconsidération de cette activité, qui est devenue dans de nombreux endroits une variable d’ajustement. On observe une forte augmentation des défaillances liées à GAZPAR (accélérateur de détection de fuite) et sur les détendeurs. Nous sommes intervenus en particulier sur les détentes intérieures, et la Direction semble nous avoir entendus, notamment en matière d’inventaire et d’investissement pour supprimer ce facteur de risque :
Un sujet nous inquiète fortement : une seule Unité est à l’origine de plus de la moitié des ADF (Alerte De Fuite) de type 2 (à programmer dans un délai de 2 ans), à traiter pour fin 2018 (753 sur 1590). C’est scandaleux, et nous n’avons pas réussi à savoir de quelle Unité il s’agissait ! Mais la Direction nous dit qu’elle est « sous contrôle »…
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Il y a encore beaucoup de travail à faire, et il faut des moyens supplémentaires, de la formation et des collectifs de travail engagés, en particulier la ligne managériale.
Nous notons que la Direction de GRDF nous a (enfin !) entendu sur la problématique du mot de passe « individuel » dans GMAO mobile, qui était en fait le même pour tous (« test » ou « gmao ») : bientôt chaque agent aura SON mot de passe.
Autre point positif de changement, la MAINT 0910 va évoluer pour prendre en compte le test de déclenchement des DDMP, mais aussi le contrôle de leur calibrage sur place par rapport à ce qu’il devrait être. C’est une évolution notable pour la sûreté de nos ouvrages en immeuble collectif.
Cependant, pour la CGT, afin d’assurer un avenir vital au gaz et le verdir, il faut de toute urgence réaffecter des moyens financiers et humains dans la modernisation des ouvrages. Il faut en prendre soin, montrer que nous investissons de plus en plus dans la sécurisation, et pas seulement dans GAZPAR qui sert avant tout le marché, le business.
L’argent ne doit pas être un problème quand rien que le résultat net représente deux fois le budget modernisation des ouvrages, et surtout quand on connaît la hauteur des remontées aux actionnaires !!
La délégation CGT au CCE de GRDF a conscience de l’importance de la place du gaz, de la sécurité publique mais aussi de l’avenir du gaz vert en France. L’intérêt général doit donc reprendre la main sur la finance. C’est pourquoi nous militons pour la renationalisation des pôles énergétiques, avec un pouvoir de décision partagé entre les usagers et les élu(e)s du personnel.
La dérégulation dogmatique, avec sa vraie fausse concurrence forcée du secteur de l’énergie, est un échec patent dans le Monde, en Europe, et particulièrement en France. Depuis plusieurs décennies, les secteurs industriels de l’électricité et du gaz sont malmenés, découpés et dépecés. Avant tout changement, un bilan quantifié et partagé avec les citoyens devient impératif tant les inégalités se creusent, les factures flambent, les services aux usagers se dégradent, la précarité énergétique se répand de plus en plus…
Si tout le monde scrute l’avenir d’EDF, entreprise pour laquelle de très nombreux salariés du Service Commun ont voté lors des dernières élections au CA, démontrant ainsi leur attachement aux activités communes, la situation d’ENGIE est, quant à elle, tout aussi inquiétante.
Le marché de l’énergie est devenu un système complexe, organisé par les rapaces de la finance où les gains ne profitent ni à nos entreprises (Producteur, Distributeur et Fournisseur d’énergie et de services) ni aux usagers. Tant et si bien qu’aujourd’hui les acteurs du marché, banques d’affaires en tête, ont de meilleurs résultats financiers pour les intérêts d’une petite poignée… quitte à fragiliser une entreprise détenue à majorité par l’État pour l’une, et déjà TOTALement livrée aux appétits financiers pour l’autre !!!
Nous savions notre Président de la République prompt à s’inspirer des citations liées à l’histoire de France, et plus particulièrement à celles de la dernière guerre mondiale. Mais de là à aller se plonger dans la mythologie afin de prendre référence à un « Dieu Agricole, de l’Abondance et… de la Bonne Foi » pour affubler un dossier de casse d’une entreprise de Service Public, … entre « juifs errants et pâtres grecques », il y a de quoi en « perdre son latin » !!!
Même si nous connaissons les grandes lignes de ce « projet », nous restons lucides quant au fil conducteur, seule « devise », de ces gouvernements successifs : « socialiser les pertes et capitaliser les profits ». À travers ce projet de dépeçage, ce sont bien les 12 ravages d’Hercule qui sont à craindre (Statut, Retraites, Activités Sociales, Tarif Agent, Salaire National de Base, Fermetures de Sites, Astreintes, Service Public, Concurrence, Privatisation, Précarité Énergétique, Climat). Et si seulement ça devait s’arrêter là ! Car, avec la partie très rentable du groupe (ENEDIS & RTE), c’est un marché bien juteux que ce gouvernement livrerait en pâture aux insatiables appétits financiers qui n’en demandent pas tant… Et pour les 13 millions de citoyens déjà en précarité énergétique, ce serait… « Les 12 Travaux d’Hercule ou La Vie » !!!
Chez « l’autre » grand énergéticien, les réflexions sont aussi « dans les tuyaux » avec, comme piste d’étude, la création d’une holding à la tête d’ENGIE pour moderniser l’actuelle organisation juridique du groupe, notamment dans sa politique de dividendes… Ben voyons… Mais aussi, pour permettre l’ouverture d’autres chantiers en lien avec le Statut des Industries Électriques et Gazières… Tout un programme !!!
Si l’idée n’a (encore !) rien d’officiel, ENGIE réfléchit pour autant aux avantages de dissocier juridiquement, au sein de la holding actuelle ENGIE-SA, ses activités financières de ses activités industrielles. La mise en place d’un tel dispositif permettrait de rendre plus cohérente, pour qui l’on sait, la façon dont le groupe rétribue depuis des années ses actionnaires… Les choses se précisent !!!
Pour preuve, avec plus de 30 milliards d’euros de dividendes versés depuis dix ans (soit depuis la fusion entre GDF et SUEZ), ENGIE a redistribué à ses seuls actionnaires, sur cette même période, trois fois plus que les 10 milliards d’euros de résultats accumulés.
Bien entendu, c’est la maison mère ENGIE-SA qui régale. Or, bien qu’elle perçoive des dividendes très élevés en provenance de ses sociétés gazières (GRTgaz, mais aussi et notamment GRDF) et bien qu’elle ait une activité industrielle, son résultat est comptablement bien inférieur à ce qu’elle distribue chaque année. D’abord parce que l’activité industrielle logée dans ENGIE-SA perd de l’argent, mais aussi, parce qu’ENGIE-SA supporte les coûts liés à ses activités de siège (fonctions supports, etc.).
Si le projet devait aboutir, la holding de tête percevrait les dividendes remontés des filiales et n’intégrerait qu’un effectif très réduit, dédié au pilotage du groupe, lui permettant ainsi d’afficher un résultat « distribuable » aux actionnaires beaucoup plus important. Les autres activités seraient placées dans une société différente.
Pour autant, ce jeu de bonneteau ne ferait pas de cette deuxième structure une entreprise plus rentable, mais elle mettrait en cohérence le niveau des dividendes versés par la holding avec la réalité de ses coûts. La solution marquerait aussi un retour à la forme qu’avait la holding SUEZ … tient donc !? … avant le Meccano financier mis en place par l’ancien patron Gérard MESTRALLET au moment de la fusion entre GDF et SUEZ…
Ce montage juridico-comptable ouvrirait aussi d’autres possibilités, et la question du Statut des Industries Électriques et Gazières serait alors posée pour une bonne partie des personnels !!!
Leur rapprochement, à terme, avec d’autres filiales du groupe (comme celle dédiée aux fonctions supports, déjà hors de la branche des IEG) ou bien leur externalisation serait une suite logique toute trouvée pour dépecer un AUTRE grand groupe énergétique Français… Nous y voilà donc !!!
De son côté, comme à l’accoutumée, GRDF affiche une santé économique et financière insolente. Le solde de clients a atteint un nouveau record en 2018, et les résultats de l’année en cours affichent de très bonnes surprises par rapport aux prévisions : l’année 2019 s’annonce donc tout aussi faste que la précédente ! ENGIE, qui a fait des réseaux un axe de développement stratégique, ne s’y trompe pas. Des éléments de contextes et chiffrés auront, à ce propos, l’occasion d’être développés lors du traitement des points de l’ordre du jour de cette séance…
Dans le même temps, plus de 110 ETP en moyenne ont manqué chaque année à l’effectif, et l’évolution du SNB a été systématiquement inférieure aux prévisions dans un contexte de transformations majeures pour l’entreprise : évolution des métiers, changements d’organisation, projet GAZPAR et ses nouvelles technologies…
Les investissements dans le réseau ne semblent pas être non plus une priorité à GRDF, le budget 2019 ayant été révisé à la baisse. Une telle gestion est-elle responsable à un moment où la place du gaz est en jeu et où tous les regards sont braqués sur la sécurité gaz depuis le tragique accident de la rue de Trévise ?
Alors que GRDF doit être au coeur des missions de Service Public de la chaîne gazière, le Groupe ENGIE n’y voit qu’une vache à lait, créant détérioration des investissements et dégradations sociales. Avec la fin des TRV Gaz, ENGIE perd l’avant-dernière activité de Service Public légale. Mme KOCHER va pouvoir continuer sa course folle à la financiarisation, en s’appuyant essentiellement sur les ouvertures de capitaux et sur la pression sur les salariés.
Les directions de nos entreprises, à la solde des gouvernements successifs, décident, par la privatisation, de changer en profondeur nos entreprises. Nous assistons à une spéculation et donc une spoliation de la Nation, au détriment des acteurs industriels créateurs d’emplois et des investissements, alors que la situation climatique impose au Service Public de l’énergie une réelle transition énergétique.
Et nous pouvons déjà en voir certains stigmates dans nos entreprises : l’explosion des Risques Psycho-Sociaux et la multiplication des arrêts de travail inhérents, l’augmentation des démissions
et la dégradation du dialogue social, la politique du chiffre à court terme, le pilotage des Unités par indicateurs financiers, la perte du sens au travail, la flambée de la distribution des dividendes, …
Il devient donc urgent de stopper la financiarisation du secteur de l’énergie et de revenir au modèle de l’énergie intégrée, comme le prônait Marcel PAUL en 1946 à travers cet appel aux personnels des IEG : « Je vous demande de ne jamais oublier que vous avez en charge un instrument fondamental de la vie du pays. Votre dignité, comme l’intérêt National, vous font un devoir impérieux de continuer à défendre sans jamais défaillir le Service Public, propriété de la Nation, contre les représentants du grand capital industriel et bancaire dont le seul objectif est d’asservir encore plus le pays a leurs insatiables besoins de domination et de profits. De continuer avec le même courage à défendre notre légitime Statut National, nos retraites, nos oeuvres sociales, qui font désormais corps avec les deux Établissements Publics, issus du programme du Conseil National de la Résistance, expression du combat de ceux qui ont été jusqu’au sacrifice de leur vie pour sauver le pays et, avec lui, ses riches traditions d’humanisme et de liberté. »
Les agents du Service Public de l’Énergie ne veulent plus souffrir des conséquences de la libéralisation de l’énergie, mais exigent de pouvoir :
– redonner du sens à leur travail en produisant des richesses au service de la Nation, de l’Intérêt Général,
– répondre aux enjeux environnementaux avec des infrastructures adaptées, pour une transition énergétique planifiée et réussie,
– contribuer en permanence à l’équilibre offre/demande pour répondre aux besoins en gaz et en électricité des usagers sur l’ensemble du territoire national,
– travailler pour une entreprise intégrée de Services Publics de l’électricité et du gaz (conception, production, transport, distribution, fourniture et services) permettant d’être efficace techniquement et économiquement,
– vivre dans une entreprise humainement innovante avec un Statut des salariés permettant à chacune et chacun de se construire un avenir professionnel cohérent en phase avec ses attentes et d’améliorer sa qualité de vie au travail et en dehors.
Car c’est bien ensemble que nous devons, que nous pouvons contribuer au renouveau de nos entreprises intégrées, pour la réponse aux besoins de Service Public de la Nation !
Face à ces menaces qui pèsent sur les salariés, les usagers et nos industries, la CGT appelle à lutter contre ces néfastes projets. Nous invitons donc l’ensemble des personnels à se mobiliser, dès à présent, pour la défense de ce bien commun, et à construire une rentrée sociale combative, dont un premier temps est d’ores et déjà programmé pour le 19 septembre !!!
Ceux qui vivent sont ceux qui luttent !
Le 25 juin 2019, une Assemblée Générale (AS) de GRDF a été réunie pour décider d’un remboursement anticipé de la prime d’émission de plus de 518 Millions d’euros, soit l’équivalent de 45 000 euros par agent à GRDF. Ce sont donc les fonds propres de GRDF qui remontent à la maison mère ENGIE. Une nouvelle fois, c’est la filiale GRDF qui apporte la plus grosse contribution aux dividendes pour les actionnaires d’ENGIE (plus de 2000 sociétés dans le monde). Depuis 2016, ce sont plus de 2.5 Milliards d’euros qui ont été remontés, alors que GRDF ne représente que 6% du chiffre d’affaire du Groupe. Cette somme représente 30% des dividendes du Groupe sur la période. Bien entendu j’ai voté contre cette décision, rappelant nos demandes pour la maintenance et l’investissement dans nos installations, l’évolution des salaires des agents et bien entendu une baisse des tarifs pour les usagers.
Juste après cette AS, s’est tenu un Conseil d’Administration (CA) avec, à son ordre du jour, le futur Contrat de Service Public (CSP) qui devait être signé le 1er juillet 2019. J’ai rappelé nos exigences en termes de sécurité, de renouvellement des réseaux, de développement du gaz pour répondre aux enjeux environnementaux de notre société. Les 3 administrateurs salariés ont demandé le maintien d’un paragraphe que les pouvoirs publics veulent supprimer sur le développement du gaz, tout particulièrement en zone desservie en gaz, afin d’optimiser notre réseau.
Des discussions ont encore lieu avec les pouvoirs publics, et le document définitif devrait nous être présenté au CA de juillet. Sur le thème de la sécurité industrielle, j’ai demandé à pouvoir disposer des conventions qui régissent les relations entre les pompiers de PARIS et GRDF. Il me semble important que nous puissions disposer de ces documents, tout particulièrement suite à l’accident dramatique de la rue de Trévise à Paris. Dans la foulée du Conseil d’Administration, j’ai envoyé au Président du CA une demande écrite afin d’obtenir ces documents.
Concernant le déploiement de GAZPAR, j’ai interrogé la Direction pour connaître le nombre d’usagers qui avaient créé leur compte sur le portail GRDF. Réponse : « Très peu, moins de 5% » !!! J’ai attiré l’attention sur le respect de la confidentialité des données, rappelant que c’était une exigence forte des consommateurs, et que l’objectif affichée auprès de la CRE était bien la baisse des consommations pour justifier la pose des compteurs communicant. Avec un taux de 5%, cela va être compliqué ! Sur la nomination d’Édouard SAUVAGE comme Directeur Général pour les 4 prochaines années, les 3 administrateurs salariés n’ont pas pris part au vote. Sur les résultats financiers au 31 mars 2019, pas d’inquiétude, le résultat net est déjà à 394 Millions, en ligne avec les objectifs fixés par les Directions.
Prochain Conseil d’Administration : le jeudi 18 juillet 2019.
Christophe LIME
L’équation stratégique de GRDF, comme le disait Mme LEBOUL-PROUST au CCE de GRDF du 22 juin 2019, met en perspective un environnement tant à l’échelle française qu’européenne où la pression est mise sur les énergies fossiles comme le gaz naturel. L’enjeu est donc majeur pour l’avenir du gaz car il est, pour la FNME-CGT, une des clés importantes d’une transition énergétique efficace, partagée et, surtout, qu’il joue un rôle très important en termes de SNBC et de stabilité du marché par son verdissement, sa puissance et les 9500 communes alimentées. L’intérêt est bien de laisser le plus possible le gaz naturel là où il est, dans les couches géologiques, et de le remplacer par de la production de gaz renouvelable en surface par le retraitement de nos déchets et la captation du CH4, Gaz à Effet de Serre très puissant. Cette orientation offre de nombreux points positifs, notamment en externalités. Le Ministre DE RUGY vient de dire qu’il faut accélérer le développement de la biométhanisation et que GRDF a un rôle majeur dans la transition. Alors pourquoi refuse-t-il de signer le Contrat de Service Public, notamment au prétexte qu’il refuse de soutenir la place du gaz dans le mix énergétique ?
Le gaz vert est produit aujourd’hui à des coûts très supérieurs à celui du gaz naturel. Afin de préserver la compétitivité du gaz et le pouvoir d’achat des usagers, le défi est d’injecter du biométhane, tout en maintenant stable le parc d’usagers, en baissant les consommations unitaires. Cette injection massive de biométhane n’est possible qu’à ces deux conditions, sachant qu’il est considéré aujourd’hui comme un enjeu quasi de « survie » pour notre entreprise et ses Agents, mais plus globalement pour le pays dans sa capacité de servir l’Intérêt Général. Le rapport d’expertise met en évidence des risques sur le développement au regard d’un environnement externe défavorable, RE dans le neuf, ATRD6 avec budget développement remis en question, conversion fioul dans l’existant orienté vers l’Élec, CSP non signé et n’incitant pas au développement du gaz, et risque de mettre à mal cette stratégie. En l’état actuel des discussions tarifaires, il existe un risque important sur le revenu autorisé et le résultat net. Il y a un tel écart entre les prévisions de GRDF et celles de la CRE que les trajectoires prévisionnelles sont déjà caduques !
La GPEC indique une baisse des effectifs d’environ 1 % par an. Cette inflexion est conditionnée aux discussions actuelles imposées par le législateur (Plan Pluriannuel de l’Énergie et Accès des Tiers au Réseau de Distribution V6). Pour la CGT, les conséquences de cette augmentation de la productivité se traduiront par une baisse des effectifs de l’entreprise de -420 emplois : néfaste pour les agents et pour la qualité du service public. Les principaux domaines métiers impactés seront le développement, l’exploitation maintenance (BEX, MSG, C2T), et surtout les Fonctions Support et Logistique.
Nous notons également que les APPI, à peine créées et pierre angulaire du projet EOAI, devront, elles aussi, réduire leurs personnels alors que, dans un même temps, l’étude des différents dossiers dans les Comités d’Établissements nous démontre que ces entités recourent massivement aux intérimaires et font face à de nombreuses difficultés de communication…
Les Orientations Stratégiques de l’entreprise en termes d’emplois et de formations ne sont pas cohérentes avec le dernier projet d’entreprise « Vert l’Avenir », particulièrement en ce qui concerne l’importance du biométhane pour la survie de GRDF dans les prochaines années. En effet, les Orientations ne se traduisent pas, en matière de formation, sur la nécessité absolue d’évolution de positionnement renforcé dans le futur modèle de mix énergétique. L’absence de référentiel de compétences induit par l’accord GPEC n’est pas de nature à nous rassurer.
Les Orientations Générales de la Formation manquent d’ambition, notamment leurs déclinaisons dans la politique de Sécurité Industrielle en ne donnant pas aux agents la possibilité d’augmenter leurs compétences professionnelles dans la gestion et les interventions sur les ouvrages en concession. Par ailleurs, pour faire encore plus d’économies de personnel, GRDF réduit les métiers de développeurs et demande aux techniciens de prendre en charge la notion de « fidélisation de la clientèle ». Si la transformation des métiers en fonction de la stratégie de l’entreprise est une chose, elle ne doit pas se faire au détriment de la perte du geste technique et de la qualité de fourniture. La Direction dit vouloir « PASSER UN VERNIS CLIENT » sur des techniciens qui sont déjà imprégnés d’une sous-couche au service des usagers ! Quoi qu’il en soit, pour la CGT, les nouvelles compétences demandées devront être reconnues par une reclassification de ces métiers. Si nous oeuvrons tous pour l’avenir de notre entreprise, la polyvalence à outrance sans accompagnement ni reconnaissance a peu de chance d’être efficace.
Le recalage du plan triennal à -110 Millions d’€uros sur plus de 3 Milliards d’investissement global cache en fait un choix de sacrifier un pilier du projet d’entreprise : la modernisation des ouvrages (-50 Millions, soit -6,2% entre 2018 et 2020). En effet, alors que des problématiques importantes de fiabilité persistent, comme les branchements cuivre avec détente intérieure des bâtiments d’habitation raccordés aux réseaux acier ou cuivre, les fontes ductiles corrodées, les réseaux aciers non protégés, le parc de tôle bitumée à Paris, les défaillances matériels de type B6 FRANCEL, les ouvrages collectifs et individuels vétustes, les problématiques Amiante et Agents Chimiques Dangereux (ACD) devraient au contraire vous convaincre d’investir d’avantage, mais certainement pas de baisser les investissements dans ces domaines. Par ailleurs, on note un retrait en biométhane de -68 Millions d’€uros, qui pose question.
Par ailleurs, de nombreuses difficultés d’organisation sont liées au manque d’effectifs, par exemple sur la Région Parisienne, dans les grosses agglomérations, où les Agents dépassent allègrement les 20 heures supplémentaires par semaine d’astreinte. D’ailleurs, une pratique déviante consiste à reporter les heures supplémentaires sur une autre journée pour camoufler les dépassements journaliers. C’est inacceptable ! Cela a des conséquences sur les conditions de travail, sur la santé physique et mentale des Agents et leur capacité à bien réaliser leur mission, notamment en maintenance et en intervention de sécurité.
Enfin, la feuille de route 2020-2023 envoyée aux DR-DCT, dont des élu(e)s CGT ont eu connaissance par inadvertance, démontre une fois de plus la déloyauté avec laquelle la Direction Générale traite les
Représentants du Personnel et, au-delà, les 11 400 Agents. Oui, comment la Direction Générale de GRDF peut-elle nous présenter des Orientations Stratégiques contraires aux instructions imposées aux DR-DCT ? C’est intolérable et très anxiogène ! Vous trahissez le Personnel et leur engagement au service de GRDF, de ses missions d’Intérêt Général et de la place vitale du gaz dans la transition énergétique.
Pour toutes ces raisons, les élu(e)s CGT du Personnel en CCE émettront un avis négatif.
Les élus CGT du CCE de GRDF constatent une orientation favorable du solde clients et ne peuvent que s’en féliciter. Il a en effet atteint un niveau historique de +29 mille usagers, ce qui améliore la place du gaz et sa compétitivité. Nous déplorons néanmoins le fait que cette progression laisse de côté les usagers à faible consommation parce qu’ils ont moins de « valeur » pour l’entreprise. La CGT considère que dans le cadre de la mission de Service Public de l’entreprise chaque usager est important.
S’agissant de la situation Économique, GRDF démontre une nouvelle fois sa bonne santé. L’entreprise a réalisé un EBITDA de 1 780 M€ et un résultat net de 589 M€, en amélioration par rapport à 2017 comme par rapport à la prévision budgétaire. La contribution de GRDF reste essentielle pour le Groupe puisque l’entreprise représente plus de 20% de son EBITDA et de sa génération de cash et 24% de son résultat net.
Cette insolente santé profite-t-elle au réseau ? On peut en douter à juger d’après les écarts entre les investissements réalisés et la trajectoire qui avait été définie pour le tarif ATRD5. En effet, un retrait de 54 Millions d’euros est constaté au global avec en particulier un écart de 72 Millions pour l’adaptation et la sécurisation du réseau.
La bonne performance de l’entreprise aurait-elle donc profité aux agents ? Ce n’est malheureusement pas ce qui ressort de l’analyse des écarts entre la trajectoire prévisionnelle des charges d’exploitation ATRD et le réalisé. On constate en effet une sous-consommation de l’enveloppe tarifaire de plus de 50 Millions d’euros. Outre un effet d’aubaine sur les contributions au statut qui représenté 173 Millions d’euros sur la période ATRD5, les frais de personnel ont été de manière récurrente en-deçà des niveaux prévisionnels, ce qui a représenté une économie de 81 Millions d’euros pour l’entreprise : les effectifs ont été en retard par rapport à la trajectoire tarifaire en 2016 et 2017 et les évolutions salariales en retrait sur toute la période. Ces chiffres sont en adéquation avec le Plan de performance mis en place par ENGIE qui nous impose 50 Millions d’euros de productivité par an.
L’actionnaire, voilà le seul bénéficiaire des bons résultats ! Grâce à cette productivité, la rentabilité de l’entreprise est supérieure à la rentabilité normative prévue par le tarif. Ce sont plus de 2,5 Milliards d’euros qui ont été remontés à ENGIE depuis 2016 et la prévision de l’année prévoit 589 Millions.
L’activité de GRDF est au coeur de la stratégie du groupe et représente une part substantielle de ses résultats : il aura certainement du mal à se séparer de « sa vache à lait ». Son appétit qu’on sait vorace pourrait cependant le pousser à vendre une part du capital au plus offrant pour palier le recul attendu de la capacité distributive de l’entreprise à partir de 2021, d’autant que le verrou fiscal qui le gêne aujourd’hui sera intégralement levé en 2023.
Les élus CGT du CCE ne peuvent cautionner cette gestion d’un Service Public dans le seul intérêt de l’actionnaire et émet donc un avis négatif.